Littérature anglaise

Les armes de la lumière – Ken Follett

Ken Follett connaît son plus grand succès avec Les Piliers de la Terre, paru en 1989. C’est le début de la saga Kingsbridge, poursuivie avec Un monde sans fin et Une colonne de feu (Robert Laffont, 2008 et 2017), et vendue à plus de quarante-trois millions d’exemplaires dans le monde.

En cette fin de XVIIIe siècle, l’Angleterre est dirigée par un gouvernement conservateur qui réprime toute tentative de révolte. De l’autre côté de la Manche, Napoléon Bonaparte accroît inexorablement son pouvoir.

Alors que la guerre est aux portes de l’Europe, la vie des habitants de Kingsbridge est sur le point de basculer. Sal, fileuse téméraire, est témoin d’un accident tragique qui va bouleverser sa vie.

Le courageux Amos, drapier, qui a hérité prématurément du négoce de son père, va devoir affronter le terrible Hornbeam pour rembourser ses dettes. Il sera aidé de Spade, tisserand novateur, et encouragé par la douce Elsie qui se bat pour financer une école où les enfants pauvres pourront apprendre à lire et à écrire.

Les armes de la lumière signe mes retrouvailles avec ce génial conteur qu’est Ken Follett. J’avais eu un coup de coeur pour Le crépuscule et l’aube et j’ai tout autant aimé ce nouvel opus qui vient clore sa saga consacrée à Kingsbridge.

Entre destins contrariés, jalousies meurtrières, justice arbitraire, guerre sanglante et révolution industrielle, Ken Follett dépeint avec une virtuosité inégalée une génération qui incarne la lutte pour un avenir libre de toute oppression.

Une belle brique de près de 800 pages dont je n’ai fait qu’une bouchée tant il m’a happée dès les premières pages ! J’avais prévu de me le réserver en lecture du soir, pensant me contenter d’une cinquantaine de pages à la fois, mais mission impossible car à chaque fois que j’étais obligée de le poser, je bouillais d’y retourner au point que je suis venue à bout de ma lecture en quatre jours !

Il faut bien reconnaître à Ken Follett, un talent indéniable de conteur qui sait nous prendre dans ses filets pour ne plus nous lâcher jusqu’au point final. Un décor historique de qualité, des intrigues bien bâties, pleines de retournements de situations et de suspens, des complots en veux-tu en voilà, des méchants haut en couleur qu’on adore détester.

L’histoire, bien que classique, se révèle passionnante ! On suit plus particulièrement Sal, Amos, Spade et Elsie dans leurs combats et leurs amours sur une vingtaine d’années. Le récit s’ouvre en 1792 alors que la Révolution française fait rage jusqu’en 1818, en passant par la bataille de Waterloo à laquelle est consacrée toute une partie, la seule qui ne m’a pas franchement intéressée.

Mais au-delà de l’histoire de nos héros, l’auteur s’attache à nous montrer l’avènement de la révolution industrielle avec les machines à filer modernes. Une révolution qui transforme la vie des ouvriers de Kingsbridge, pour le meilleur et pour le pire.

De l’autre côté, il y a la révolution venue de France, les idées de liberté et la prise de parole du peuple font trembler la monarchie anglaise qui craint de les voir traverser la Manche. Le gouvernement les combat donc en instaurant des mesures de plus en plus répressives. Les mouvements syndicaux sont interdits. Le droit au rassemblement est enlevé. Il y a des situations et des jugements vraiment révoltants, qui m’ont fait bondir depuis mon canapé tant je les trouvais injustes !

En Angleterre, avec le choc de la révolution industrielle, dans de nombreuses usines, la priorité est donnée à la mécanisation des tâches. Cela engendre comme conséquence la dévalorisation du travail des ouvriers et la paupérisation de nombreuses familles. Le capitalisme est en marche… mais pour nos héros, c’est l’heure de mener la lutte, dans l’espoir de plus de justice et de lendemains meilleurs.

Alors bien sûr, les personnages proposés par l’auteur gallois sont, comme toujours, très manichéens : les héros sont grandeur et bonté et ceux qui leur mettent des bâtons dans les roues, sont machiavéliques au possible. Le dénouement est également celui que les lecteurs attendent mais peu importe, le plaisir de lecture est là et moi, je marche à fond !

Enfin, petit détail loin d’être anodin, la superbe première de couverture a été traitée de sorte à donner la sensation toucher des fibres de laine… une belle idée montrant le soin particulier apporté à ce tome.

Je ne peux que vous recommander ce roman qui met un point final à cette saga de Kingsbridge et ce n’est pas Belette qui me contredira car elle a beaucoup aimé elle aussi, son avis ici !

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette lecture que j’ai adoré, Ken Follett est décidément une valeur sûre pour moi !

9 commentaires sur “Les armes de la lumière – Ken Follett

  1. Oui, on se rend compte que nos syndicats viennent de loin ! Un livre historique bien mis en scène, bien raconté, on ne s’ennuie pas et on a même du suspense à Waterloo 🙂

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