Un papa vivant – Alice Taglioni

Alice Taglioni est une actrice française, révélée par des rôles de femme idéale dans les comédies romantiques. Un papa vivant est son premier roman.

Elliot fêtera ses sept ans dans une semaine. Sur une feuille de papier, il a rédigé une liste de cadeaux, au feutre : un déguisement de pirate, une montre pour apprendre à lire l’heure et un papa.

Il sait que sa mère ne roule pas sur l’or mais il espère qu’elle pourra lui acheter tout ça. Après tout, un papa, ça ne doit pas coûter bien cher, puisque tout le monde en a un.

Un papa vivant est le premier roman de l’actrice Alice Taglioni, directement inspiré par sa vie et le drame qu’elle a du surmonter : la mort de son compagnon Jocelyn Quivrin dans un accident de voiture en novembre 2009. Le roman lui est d’ailleurs dédié ainsi qu’à leur fils Charlie.

Comme Alice, Gloria, son héroïne, doit faire face à la perte de l’homme qu’elle aimait, Jo, un acteur, disparu dans un accident de ski alors qu’il n’avait que trente ans. Leur petit garçon avait tout juste huit mois. Comme Alice, Gloria est pianiste et fumeuse. Les ressemblances s’arrêtent là pour faire place à la fiction.

C’est un roman sensible, pudique, élégant, à l’image de son autrice, en tout cas celle que j’ai d’elle. Alice Taglioni écrit sur le deuil et sur la vie d’après, la difficulté d’élever un enfant seul et la peur de faire entrer à nouveau la vie dans son quotidien, la peur d’oublier l’être aimé, d’oublier sa voix, ses gestes.

Et puis il y a Elliot, qui a connu si brièvement Jo et, qui, arrivé à ses sept ans, veut un papa vivant, quoi de plus légitime ? C’est alors que Jo rentre dans la vie de son fils pour partager des moments autour de la balançoire. Une présence fantomatique, telle une âme, que seuls Elliot et Motus son chien, voient.

L’enfant est très attachant, tellement plein de vie et de joie, qu’il habite véritablement ce roman. Ses réparties, ses questionnements font mouche et le rendent très attendrissant.

Il y a aussi Suzanne, la mère de Gloria qui veut tellement bien faire qu’elle en est envahissante, son mari Fifi et la Fluche, l’ancienne professeure de comédie de Jo et quelques autres encore. Cette galerie de personnages qui sont autant de satellites dans la vie de Gloria et d’Elliot.

J’ai trouvé ce roman très bien écrit, Alice Taglioni sait bien choisir ses mots, ses tournures de phrases et j’espère qu’elle continuera à écrire car je serai volontiers au rendez-vous.

J’ai beaucoup aimé cette histoire qui m’a procuré de belles émotions et un très joli moment de lecture, qui malgré son sujet, ne tombe jamais dans le pathos bien au contraire, et qui livre un joli message : les êtres que l’on a aimé continuent de nous accompagner par-delà la mort. Je vous le recommande !

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cette découverte, j’ai adoré.