Littérature anglaise

Comme si nous étions des fantômes – Philip Gray

Philip Gray a étudié l’histoire à l’université de Cambridge. Il a ensuite travaillé comme journaliste à Madrid, Rome et Lisbonne. Il est aujourd’hui à la tête d’une société de production de documentaires spécialisés dans l’histoire. Comme si nous étions des fantômes est son premier roman.

Trois mois après la fin de la Première Guerre mondiale, une jeune Anglaise, Amy Vaneck, arrive à Amiens afin d’en apprendre davantage sur l’homme qu’elle aime, Edward Haslam, porté disparu dans les tranchées.

Les champs de bataille de la Somme sont désormais silencieux. Ne restent sur place que quelques hommes qui se livrent à la tâche difficile de rassembler les dépouilles et d’essayer de les identifier.

Parmi eux, le capitaine Mackenzie, qui se propose d’aider Amy. Mais lorsqu’on retrouve treize cadavres dissimulés dans un tunnel au fond d’une tranchée, celle où Edward a été vu pour la dernière fois, tout change.

D’autant plus qu’il apparaît bien vite que leur mort n’a rien à voir avec les combats, ni avec l’armée allemande…

S’inspirant de l’expérience de son grand-père, combattant de la Première Guerre mondiale, Philip Gray évoque avec Comme si nous étions des fantômes toutes les émotions humaines à travers cette période captivante de l’Histoire.

Vous le savez, le thème de la première guerre mondiale, me passionne, je ne pouvais donc pas passer à côté de ce roman qui me semblait très prometteur car l’auteur a choisi un angle très intéressant et que je n’avais encore jamais rencontré dans mes lectures autour du premier conflit mondial.

Philip Gray aborde en effet certains aspects rarement évoqués de la Grande Guerre, tels que le racisme ou la drogue, et cet aspect était vraiment intéressant et m’a beaucoup plu. L’histoire, est entre Un long dimanche de fiançailles avec Amy qui cherche son amoureux disparu et Au revoir là-haut pour la violence des hommes et de certains de leurs dirigeants, véritables tueurs en liberté, rendus fanatiques par la guerre. Deux romans que j’ai adoré mais ce ne fut pas, hélas, le cas de ce roman.

Bien que l’auteur souhaite amener du suspens dans son intrigue historique, j’ai, pour ma part, deviné dès le prologue où il allait nous amener, c’est dommage car je me suis ennuyée pendant une bonne partie du roman.

Pour moi, le suspens s’est focalisé autour d’Edward dont j’ignorai le sort et là, j’avoue, Philip Gray m’a surprise, et heureusement, sinon j’aurai probablement abandonné cette histoire trop longue et bien trop lente à mon goût.

Philip Gray écrit pourtant très bien, son récit est bien document et traite, comme je le disais plus haut, de thèmes très intéressants mais il nous abreuve aussi de longueurs qui n’apportent, pour moi, rien au récit et le plombe plutôt.

Pour autant, ce roman a aussi des qualités. Outre les thèmes abordés, l’ambiance, glaciale, est très réussie, les personnages sont intéressants et l’auteur nous met en butte à la noirceur humaine, à la réalité de la guerre et aux déboires que cette dernière apportent, la drogue et autres joyeusetés.

Philip Gray nous éclaire également sur les conditions dans lesquelles les corps, ont été recherchés, après la guerre, identifiés et rendus à leur famille. Une facette très intéressante que j’avais découverte dans l’excellent film de Bertrand Tavernier, La vie et rien d’autre.

Malgré ses qualités, je ressors de ce roman un peu déçue, je m’attendais à être davantage séduite. C’est aussi l’avis de Belette qui a partagé cette lecture avec moi, vous pouvez le retrouver ici.

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