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Lautrec – Matthieu Mégevand

Titulaire d’une licence en philosophie et d’un master en histoire des religions, Matthieu Mégevand a travaillé comme journaliste pour le bimestriel Le monde des religions et comme chroniqueur pour la revue Choisir.

Lautrec, c’est la légende de Montmartre, le peintre du Moulin-Rouge, du Mirliton, celui qui immortalise Bruant, la Goulue, Jane Avril. Mais c’est aussi un petit homme foutraque, issu d’une famille de la haute noblesse de province, atteint d’une maladie génétique qui fragilise ses os et interrompt sa croissance.

Fasciné par les cabarets, les bals, les bistrots, les théâtres et les prostituées, il peindra des hommes et des femmes toute sa vie, négligeant le paysage et la nature morte. Alcoolique, rongé par la syphilis, il meurt à trente-six ans en laissant une œuvre foisonnante et inclassable.

Henri de Toulouse-Lautrec était un génie et l’un de mes peintres préférés. Je ne me lasse jamais de contempler ses œuvres, que ce soit ses peintures ou ses lithographies, ses sujets classiques, comme ses scènes de bordel, ses publicités et sa fascination pour les artistes du cirque ou du Moulin Rouge.

De lui j’aime tout. Toute son œuvre mais aussi cette personnalité fantasque et malheureuse, son amitié pour Van Gogh si différent de lui, mais tout aussi monstre sacré que je révère également. Un homme qui a brûlé la vie par les deux bouts parce qu’il n’était pas aimé.

Fruit de la consanguinité qui a ravagé la noblesse française et d’ailleurs, Lautrec est court sur pattes et disons-le tout de go, bien moche. Les femmes, si elles admiraient le peintre, n’avaient que peu d’intérêt pour l’homme et ses amours n’était pas payées de retour.

Il en souffrira. Beaucoup. Trop. Puisqu’il s’est perdu dans l’autodestruction, dans la consommation outrancière d’alcools et la fréquentation assidue des prostituées comme Baudelaire ou Maupassant, morts de la syphilis aussi.

En mettant en scène l’obsession de Henri de Toulouse-Lautrec pour la peinture, celle qui montre les êtres humains dans ce qu’ils ont de plus brut et de plus vivant, Matthieu Mégevand s’éloigne des représentations habituelles pour dresser le portrait de l’artiste en voyant et de l’homme en possédé.

L’auteur s’attarde sur l’homme et son intimité. Sa sexualité, sa bestialité, son besoin d’amour et les rejets dont il a souffert. Car si Lautrec est populaire dans les lieux qu’il fréquente c’est qu’il est riche et généreux, il n’est pour autant pas si apprécié que cela de ses congénères. Il a peu d’amis et de maîtresse, point. Suzanne Valadon l’utilisera et Jane Avril lui proposera son amitié.

Si vous souhaitez connaître le peintre, vous en serez pour vos frais on ne le voit quasiment pas derrière son chevalet et le format, court, est surtout une bonne entrée en matière dans la vie de Lautrec car on le suit une petite période, celle où les commandes pleuvent.

Mathieu Mégevand connaît son sujet, fait revivre sous nos yeux le Paris de cette Belle Époque et ses lieux emblématiques. En cela, cette biographie romancée axée sur la personnalité de Lautrec est bien écrite, agréable à lire et réussie.

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