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L’homme au ventre de plomb – Jean-François Parot

Le commissaire Nicolas Le Floch est chargé par M. de Sartine et par la cour de démêler une affaire délicate et complexe : la mort mystérieuse du fils d’un courtisan proche du dauphin et du parti dévot. Pourquoi les parents défendent-ils la thèse du suicide alors que leur enfant n’avait jamais manifesté son désir d’en finir ? Pourquoi son frère a-t-il disparu ? Qui est véritablement son énigmatique fiancée ? Très rapidement Nicolas conduira ses investigations à Paris, puis à Versailles dans l’entourage de la famille royale et de la favorite Mme de Pompadour. Dans un royaume toujours en guerre et agité par des querelles reuligieuses, il peut se révéler très dangereux de s’intéresser de trop près à des imbroglios politiques protégés par des secrets de famille…

l-homme-au-ventre-de-plomb-jean-françois-parotauteur-éditeur-pagesUn an après L’énigme des Blancs-Manteaux, c’est toujours secondé efficacement par l’inspecteur Bourdeau, son adjoint, que Nicolas Le Floch, commissaire au Châtelet, va devoir résoudre, non pas une, mais plusieurs enquêtes. L’homme au ventre de plomb démarre, contrairement au premier volume, tambour battant. Nicolas est chargé par le lieutenant général de police Sartine de se rendre à l’opéra où Madame Adélaïde, l’une des filles du roi, doit assister à une représentation de Rameau en compagnie du comte et de la comtesse de Ruissec. En plein opéra, les Ruissec sont informés du décès de leur fils ainé. Ils se précipitent vers leur hôtel, avec sur leurs brisées Nicolas et Sartine. Lionel, vicomte de Ruissec, officier des gardes français, est retrouvé, un trou dans la tempe et déclaré homicidé. Cependant, le visage du défunt, défiguré mais surtout effrayant, va mettre la puce à l’oreille de notre commissaire qui croit d’emblée à un meurtre. Il décide, avec l’accord de Sartine, de faire transférer le corps à la Basse Geôle en vue d’une autopsie. Mais alors que le docteur Semacgus et Sanson font leur exposé des premières constations, le corps leur est enlevé, sur l’ordre de M. de Saint Florentin, ministre tout puissant de la Maison du Roi, qui s’oppose à l’ouverture du corps sur demande du comte de Ruissec. Les deux hommes n’ont pas eu le temps de faire leur autopsie mais ont tout de même pu découvrir que le vicomte a succombé à une mort atroce : on lui a fait avalé du plomb fondu, une peine infligée aux faux-monnayeurs par les autorités russes.

Un second meurtre va aussitôt avoir lieu, celui de la mère du vicomte alors qu’elle avait rendez-vous avec Nicolas, elle est retrouvée au fond d’un puits, victime d’une strangulation. Il ne saura jamais ce qu’elle est venue lui révéler, et quelques jours plus tard, le jour même de l’enterrement du vicomte et de la comtesse, le comte est victime d’un meurtre. S’agit-il d’une vengeance envers la famille de Ruissec, littéralement décimée, à l’exception du vidame, fils cadet de la famille, qui passe illico au rang de suspect numéro 1. Le comte, par ailleurs général, a sinistre réputation dans l’armée. En plus de cette série de meurtres, Nicolas est chargée par Madame Adélaïde d’enquête sur le vol de bijoux dont elle est victime à Versailles. Madame de Pompadour lui demande aussi de veiller sur le Roi, elle craint un complot en vue d’assassiner Louis XV, encore très marqué par la tentative de régicide dont il a été victime 4 ans auparavant. Les partisans du dauphin et du parti dévot verraient d’un bon oeil ce dernier arriver sur le trône de France. Il y encore et toujours les libelles qui pleuvent dans Paris et Versailles, contre la favorite, déjà bien diminuée par la maladie qui va l’emporter deux ans plus tard. Enfin, les jésuites, chez lesquels Nicolas a fait ses études à Vannes, sont mis à mal, attaqués de toute part, et notre breton va retrouver son vieux maitre, visiblement manipulé. Ca fait beaucoup, vous ne trouvez pas ? Moi si !

Il faudra toute la sagacité de Nicolas Le Floch et l’expérience de l’inspecteur Bourdeau pour venir à bout de cet écheveau d’enquêtes parallèles. Encore une fois, Jean-François Parot fait preuve de son intelligence et de sa fine connaissance du XVIIIè siècle pour nous trousser une reconstitution historique très précise et savante et une intrigue policière qui nous tient en haleine jusqu’à la dernière page ! Pourtant ici, l’abondance d’intrigues, m’a un peu lassée, j’ai eu du mal à m’y retrouver et perdu un peu le fil par moments. C’est vrai qu’à cette époque, chacun complote en vue de ses intérêts et que la situation de la couronne, en pleine guerre de Sept Ans n’est pas simple, mais je pense que Jean-François Parot a pêché par un excès d’intrigues dans ce second volume mais ça n’engage que moi. L’intrigue policière principale se tient formidablement bien, le reste m’a semblé trop complexe et parfois alambiqué.

Reste que je serais au rendez-vous du tome 3, je ne peux résister à Nicolas ni à la plume de son auteur !

D’autres billets chez Syl, Eliza, Adalana

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Lu dans le cadre des challenges Nicolas Le Floch, Paris et Polars Historiques :

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