Littérature française

Le bal – Irène Nemirovsky

Irène Némirovsky est née dans une famille de financiers juifs russes. La Seconde Guerre mondiale mettra un terme brutal à son brillant parcours littéraire. En 1938, Irène Némirovsky et Michel Epstein se voient refuser la nationalité française, mais n’envisagent toutefois pas l’exil, persuadés que la France défendrait ses juifs. Elle est arrêtée devant ses enfants par les gendarmes en juillet 1942, et envoyée à Auschwitz, où elle succombera du typhus quelques semaines plus tard. Michel Epstein, qui avait tout tenté pour sauver sa femme, est également déporté en novembre et immédiatement gazé à son arrivée. Ses deux filles sauvent quelques documents, puis sont placées sous la tutelle d’Albin Michel et Robert Esmenard (qui dirigea la maison d’édition) jusqu’à leur majorité.

Antoinette vient d’avoir quatorze ans et elle rêve de participer au bal qu’organisent ses parents, les Kampf, pour faire étalage de leur fortune récemment acquise.

Mais sa mère, plus pressée de jouir enfin de cette opulence tant attendue que de faire entrer sa fille dans le monde, refuse de convier Antoinette au bal.

La vengeance d’Antoinette, aussi terrible qu’inattendue, tombera comme un couperet, révélant le vrai visage de chacun…

Roman fulgurant et initiatique sur l’adolescence et ses tourments, Le Bal est l’un des premiers livres d’Irène Némirosky, écrit en 1929.

La romancière d’origine russe disparue prématurément en déportation en 1942 nous propose ici un court récit qui met en lumière l’arrivisme des nouveaux riches et les relations difficiles entre une fille et sa mère.

Antoinette se prend à rêver de bals tandis que sa mère, enivrée par leur fortune récente, entend bien en être la vedette et préfère cacher cette fille qu’elle juge sotte et ingrate.

Comme dans Jézabel, Irène Némirovsky met des éléments biographiques au coeur de son récit : ses parents étaient de nouveaux riches de confession juive et les relations avec sa mère étaient très froides et compliquées.

Anna Némirosvsky repoussait ses baisers, n’offrait aucune tendresse à sa fille mais n’était pas avare en remontrances sur ses manières, ses propos, sa façon de se tenir… comme le fait Rosine Kampf à Antoinette.

J’ai beaucoup aimé ce récit qui commence comme une anodine bluette pour adolescent(e)s, et se termine en drame familial où cette jeune fille de quinze ans brise l’ambition sociale de ses parents, nouveaux riches qui rêvent de faire leur entrée dans le monde, au cœur des années folles.

La plume d’Irène Némirovksy est très belle et cette seconde incursion dans sa bibliographie me confirme mon envie de découvrir le reste de son oeuvre.

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