Littérature américaine

Le tournesol suit toujours la lumière du soleil – Martha Hall Kelly

Martha Hall Kelly vit à Atlanta, en Géorgie. Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux, son premier roman, est souvent comparé à Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay. Inspiré de faits réels, il est devenu dès sa parution un best-seller international, vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde et près de 50 000 en France.

Printemps 1861. À New York, Georgeanna Woolsey va à l’encontre de toutes les attentes de la société mondaine et s’engage comme infirmière sur les champs de bataille alors que la guerre de Sécession commence.

Jemma, jeune esclave d’une plantation de tabac du Maryland, se retrouve face à un choix cruel : saisir l’occasion inespérée de s’échapper ou demeurer auprès des siens.

Quant à Anne-May, qui mène d’une main de fer la plantation familiale depuis que les hommes ont rejoint les troupes confédérées, son ambition dévorante ne tarde pas à l’exposer à un sort terrible…

En ces temps troubles où chacun joue sa liberté dans un pays sur le point de s’effondrer, ces trois femmes vont décider de défier les règles que monde leur impose.

Après avoir beaucoup aimé Un parfum de rose et d’oubli, j’étais curieuse de découvrir Le tournesol suit toujours la lumière du soleil, dernier tome de la trilogie de Martha Hall Kelly consacrée aux femmes Ferriday qui ont réellement existé comme nous l’explique la notice de l’autrice en fin d’ouvrage.

Et comme la vie est parfois bien faite, ce roman fait partie de ceux sélectionnés pour le grand prix des lecteurs Pocket pour laquelle je suis très en retard, comme le lapin d’Alice. Une fois de plus, je suis enchantée de la sélection car j’ai adoré cette histoire qui m’a tellement tenue en haleine que j’en suis venue à bout en trois petits jours.

Dans ce roman, l’autrice nous propose trois trajectoires : une abolitionniste convaincue, une esclave et une propriétaire d’esclaves. On les suit ainsi que leurs familles tout au long de la guerre de Sécession et c’était totalement passionnant de la première à la dernière page.

L’histoire fait la part belle aux femmes, ce sont elles qui sont les héroïnes de ce joli pavé, qui sont le mieux décrites et le plus développées. Les autres personnages, notamment masculins, font pâle figure à côté, en tout cas ils sont à peine esquissés, ce que je trouve un peu dommage.

Martha Hall Kelly donne la parole tour à tour à ces trois femmes, le découpage se fait donc comme suit : un chapitre pour Georgy, un pour Jemma, un pour Anne-May, et ainsi de suite, comme dans le précédent opus de l’autrice.

Historiquement parlant, c’est bien documenté même si la guerre est en toile de fond, ce qui est au premier plan c’est la vie de nos trois héroïnes, deux pour lesquelles je me suis immédiatement attachée ainsi qu’à l’ensemble de la famille Woolsey, portée par des femmes puissantes et la troisième que j’ai détesté, vous devinerez sans peine de laquelle il s’agit !

L’autrice met en lumière le travail des infirmières pendant le conflit, les blessures auxquelles elles font face et qui ressemblent beaucoup à celles des soldats de 14/18, les levées de fonds, les principales batailles mais aussi la lutte pour l’abolition, le quotidien d’une plantation, le sort des esclaves, la cruauté des maitres et des contremaitres même si elle montre des nuances. Certains propriétaires du sud, certes minoritaires, traitaient humainement leurs esclaves voire les affranchissait dans leurs testaments. J’ai apprécié que tout ne soit pas blanc ou noir.

Tout au long du roman, j’ai été submergée par les émotions : le courage de Jemma pour supporter les coups de badiane et pour oser s’émanciper de son statut d’esclave. J’ai été révoltée par les scènes cruelles qui la concernent ainsi que sa famille et qui m’ont émue aux larmes, j’ai beau avoir lu plusieurs romans sur ce sujet, je suis touchée en plein coeur à chaque fois. Epatée par Georgy et de ses soeurs qui osent emprunter d’autres voies que celles dans lesquelles on les attend et qui prennent fait et cause pour les esclaves.

Pour conclure, Le tournesol suit toujours la lumière du soleil est une bonne fresque historique qui décrit la lutte pour l’abolition de l’esclavage et la guerre de Sécession, qui dépeint la situation politique de cette période parfois âpre à appréhender. Si vous aimez cette période, je vous le conseille.

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