Littérature américaine

L’appel des colombes – Martha Hall Kelly

Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir de ma pal en 2024 : 1/12

Martha Hall Kelly vit à Atlanta, en Géorgie. Le Lilas ne refleurit qu’après un hiver rigoureux, son premier roman, est souvent comparé à Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay. Inspiré de faits réels, il est devenu dès sa parution un best-seller international, vendu à plus d’un million d’exemplaires dans le monde et près de 50 000 en France.

Paris, 1944. Les Colombes dorées, c’est le nom sous lequel Arlette Larue et Josie Anderson sont connues de la Gestapo alors qu’elles forment l’un des duos d’espionnes les plus redoutables de la Résistance, et s’attaquent sans relâche, en plein Paris occupé, aux secrets les mieux gardés du pouvoir nazi.

Mais lorsqu’elles sont arrêtées et déportées au camp de Ravensbrück en même temps que leurs proches, le prix à payer pour leur engagement est énorme.

1952, elles ont toutes deux survécu à l’enfer des camps, mais tandis que Josie traque les fugitifs nazis à travers le monde, Arlette, elle, tente d’oublier l’horreur.

Pourtant, le destin va les réunir pour une dernière mission peut-être plus dangereuse encore que tout ce qu’elles ont traversé : retrouver le docteur Snow qui a pratiqué d’innommables expériences sur leurs proches à Ravensbrück.

Après avoir beaucoup aimé Un parfum de rose et d’oubli et Le tournesol suit toujours la lumière du soleil, j’étais curieuse de découvrir L’appel des colombes.

Comme à son habitude, Martha Hall Kelly nous propose un roman à double temporalité et à deux voix car elle donne tour à tour la parole à ses deux héroïnes : l’américaine d’origine juive Josie et la française Arlette.

Toutes deux se connaissent grâce à la résistance qui les met en duo sous le nom des Colombes d’or et vont être déportées dans le camp de Ravensbrück. Lorsque nous faisons leur connaissance en 1952, Josie s’est engagée dans l’armée américaine et Arlette est serveuse dans un café parisien.

Les chapitres alternent de point de vue, une fois Josie, une fois Arlette, et c’est un choix qui fonctionne plutôt bien car la lecture s’avère plus fluide, dû au dynamisme que cela apporte au roman. J’ai trouvé la narration parfaite pour me garder captivée.

Josie retrouve Arlette à Paris avant de s’embarquer pour la Pologne, à la recherche du docteur Snow, qui a pratiqué des expériences médicales pour servir le régime nazi, à l’instar de l’horrible docteur Mengele. Karl, le supérieur de Josie veut l’intégrer à un programme de recherche alors que Aaron, un agent du Mossad, souhaite le capturer pour le livrer à la justice.

Arlette, quant à elle, souhaite oublier les horreurs de la guerre et essayer de faire le deuil de son fils Willie, qui lui a été enlevé à Ravensbrück lorsqu’elle est contactée par Luc qui lui dit avoir retrouvé son enfant.

Par ellipses, nos héroïnes reviennent sur des évènements marquants de 1944/1945, nous racontant leurs actions dans la résistance et leur quotidien dans le camp de concentration. Et en 1952, c’est la chasse à l’homme pour l’une, tenter de retrouver son fils que les nazis lui ont arraché pour l’autre… 

Il est donc beaucoup question de la fuite des nazis en Amérique du Sud, le jeu que se sont livrés les USA et l’URSS dans les années qui suivent la fin de la seconde guerre mondiale pour récupérer les savants nazis, et tant pis pour l’éthique et pour la justice. Beaucoup vont ainsi échapper au procès de Nuremberg et à ceux qui ont suivi pour couler une vie heureuse aux Etats-Unis et sur le territoire sud-américain.

Mais aussi d’eugénisme et d’expérimentations médicales sur les femmes et les enfants notamment, exposant ainsi les cobayes humains à des conditions cruelles, voire barbares pour les plus extrêmes d’entre elles, avec des apports scientifiques inutiles.

Des expériences comme des inoculations de germes mortels (typhus) étaient également pratiquées, ainsi que des expériences sur l’alimentation, sur les gaz de combat, les brûlures au phosphore, des injections intraveineuses de phénol, essais de nouveaux sulfamides, etc.

C’est donc un roman très riche, avec des thématiques dures mais sans plomber le lecteur pour autant car la vie personnelle des héroïnes prend également une place importante dans le récit.

J’ai beaucoup aimé cette histoire poignante, prenante, qui m’a tenue en haleine de la première à la dernière page, sans longueur aucune et sur près de 700 pages, et ça c’est une exploit ! Josie et Arlette sont attachantes et j’ai eu plaisir à les suivre tout au long du récit.

Martha Hall Kelly sait bien doser son récit entre décor historique crédible et histoire personnelle des héroïnes, avec des rebondissements qui nous tiennent en haleine jusqu’au bout. Je vous le recommande vivement !

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