Littérature française

Les naufragés du déluge – Christian Laborie

Cévenol d’adoption et de coeur, Christian Laborie vit entre Alès et Anduze. Auteur incontournable du roman populaire, il a écrit de nombreuses sagas dont Les Rives Blanches, Prix de l’Académie cévenole Le Cabri d’Or 2013, Les Rochefort, La Promesse à Élise, Les Enfants de Val Fleuri et Les Fiancés de l’été.

2060. Loin du tumulte des grandes cités, Simon, son épouse Lise et leurs deux enfants, attachants et débrouillards, vivent heureux dans leur mas niché au pied des Cévennes, au plus près de la nature.

Mais le dérèglement climatique ayant poursuivi son œuvre, la terre souffre au plus profond de ses entrailles. Arrive enfin la pluie tant espérée, mais qui se fait de plus en plus forte et inquiétante. L’eau monte, partout, des villes jusqu’à ces montagnes isolées.

Piégés dans leur mas, Simon et les siens s’organisent face aux périls : invasion de rats, torrents ravageurs, pénurie de vivres… Coupés d’un monde qui a sombré dans le chaos, bravant la violence des éléments, comment parviendront-ils à sauver leur vie ?

Habitué des romans historiques et des sagas familiales, Christian Laborie nous propose avec Les naufragés du déluge, une dystopie : dans un avenir proche, le climat est déréglé et des trombes d’eau se déversent sur la Terre. Dans leur mas isolé des Cévennes, Simon, Lise et leurs deux enfants, piégés par les flots, organisent leur survie.

L’auteur aborde un thème très intéressant : les conséquences du réchauffement climatique. A l’époque où se situe le récit, la Terre connaît de grands bouleversements depuis des décennies avec des pluies de plus en plus rares, des réfugiés climatiques venus d’Asie et d’Afrique et des zones entières vouées aux pillages.

Le sujet est particulièrement d’actualité en ce moment-même où nous subissons de fortes chaleurs, de la sécheresse, entraînant des feux de forêt incontrôlables. J’étais donc curieuse de découvrir l’auteur et une dystopie mettant en avant la survie d’une famille confrontée à un déluge.

Pendant trente jours, nous suivons donc Simon, Lise, Alice et Jonathan aux prises avec ce cataclysme qui isole encore davantage leur mas, déjà bien loin du village et de tout voisin. La famille vit quasiment en autarcie depuis quelques années déjà, fuyant les zones urbaines devenues dangereuses. Simon est journaliste en télétravail, Lise a quitté son agence de publicité pour se consacrer à ses enfants et leur faire l’instruction à la maison.

Je dois dire que jusqu’aux trois quart du récit, j’ai été séduite par cette histoire que j’ai trouvé plutôt réaliste même si il me parait peu probable que des pluies diluviennes s’abattent sur la Terre entière au même moment, mais soit.

Les eaux montent, y compris celui des mers et océans, les vallées sont inondées, coupées du monde, on croirait la fin du monde arrivée. Les difficultés d’approvisionnement se font sentir partout : eau potable, nourriture, médicaments… Mais il y a pire : les rats envahissent tout, charriant avec eux le choléra qui menace la population, aussi bien dans les villes que dans les campagnes.

Plus d’électricité, de communications, impossible pour Simon et sa famille de joindre les secours pour venir les tirer de là. Jusque là tout va bien, d’autant que j’ai trouvé la plume de l’auteur bien agréable à lire et qu’il dosait bien ses propos, sans recours à des surenchères de drames et de péripéties. Il y en a quelques-unes bien sûr mais nos protagonistes vont se révéler de vrais pros de la survie.

Je ressors pourtant de ce récit un peu mitigée. La faute aux dialogues qui ne sont pas naturels et trop écrits (notamment ceux des enfants), aux protagonistes qui semblent bien plats et auxquels je ne me suis pas attachée et au dénouement qui n’est pas, pour moi, à la hauteur du reste du roman.

Je regrette aussi le schéma familial particulièrement traditionnel : maman s’est arrêtée de travailler pour s’occuper des enfants, fait la popotte, les vêtements… et lorsque les éléments se déchaînent, Simon et Jonathan prennent les initiatives et sont dans l’action, tandis Lise et Alice se contentent de faire la cuisine. Un peu décevant cette place des femmes dans le futur, non ?

Pour conclure, j’aurai aimé trembler davantage pour nos héros, que les situations deviennent réellement anxiogènes mais j’ai passé tout de même un bon moment de lecture au coeur des Cévennes.

Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette lecture qui me sort de ma zone de confort.

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