Littérature française

L’éternelle chute d’Alice – Hugo Bernard

Hugo Bernard a 43 ans. Il est né à Carcassonne. Après un temps passé à collaborer avec Météo France, Toulouse, il travaille désormais dans une agence publicitaire.

Mardi 2 janvier 2001, Renard-les-bains. Alors qu’Alice Fantin, une petite fille de quatre ans, se promène en forêt avec son père, elle se volatilise en quelques secondes. Son père retrouve son paquet de chips abandonné près d’un trou creusé en 1939.

Pour Benoit, il ne fait aucun doute que sa fille y a chuté et qu’elle en est désormais prisonnière. Ce mystérieux trou de trente-cinq centimètres de diamètre et cent sept mètres de profondeur creusé dans la montagne, à l’orée de la forêt, devient du jour au lendemain l’unique préoccupation d’une petite ville, le réceptacle des espérances, des colères et des secrets inavouables…

L’éternelle chute d’Alice est le premier roman d’Hugo Bernard. Son titre est un clin d’oeil et un hommage à Alice au pays des Merveilles de Lewis Carroll à laquelle l’auteur voue une passion.

Avec ce récit, Hugo Bernard nous brosse une comédie humaine sans temps mort, un conte de fées profond et cruel, avec ce qu’il faut d’humour et de suspense !

La disparition d’Alice est prétexte à nous conter les travers, les secrets, les bassesses et les mensonges de plusieurs habitants de Renard-les-bains, quasiment tous antipathiques, il faut bien l’admettre.

Véritable roman choral, il donne tour à tour la parole à six protagonistes qui ont tous des choses à se reprocher ou des revanches à prendre. Leurs histoires s’imbriquent telles les pièces d’un puzzle et met en lumière leurs personnalités.

On en apprend aussi un peu sur l’histoire de ce village encore hanté par la mort d’un jeune enfant, Marcel, à qui on rend hommage chaque 1er janvier.

Le drame d’Alice et de sa famille plonge le village en émoi et avec lui la France entière car les caméras sont braquées nuit et jours sur ce trou d’où rien ne s’échappe jamais. Certains prient pour que la fillette soit saine et sauve et d’autres pour voir enfin leur premier cadavre, ambiance !

Le style de l’auteur est fluide et agréable, il use facilement de causticité et d’humour. L’histoire est prenante jusqu’au dénouement que j’ai trouvé très réussi. Un roman surprenant en somme !

Petit bémol toutefois, je n’ai pas goûté la grossophobie que l’auteur met dans son texte, c’est bien simple, les méchants de l’histoire sont gros et l’auteur insiste bien sur cet aspect, je trouve le procédé vraiment inutile, il aurait pu s’en passé.

Un grand merci aux éditions Presses de la cité pour cette lecture dépaysante !

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