Littérature française

Isoline – Judith Gautier

Moins connue par la postérité que son père Théophile, Judith Gautier (1845-1917) côtoie tout au long de sa vie le Paris artistique de la Belle Epoque. Tour à tour poétesse, romancière, journaliste et traductrice, elle est la première femme à être devenue membre de l’académie Goncourt.

Gilbert, lieutenant de marine, est en permission, pour se rétablir après une maladie. Mélancolique, il trouve la vie ennuyeuse et pense que rien ne peut toucher son coeur, lorsqu’il croise le chemin d’Isoline et en tombe amoureux.

De son côté, la jeune fille, qui vit isolée dans un château où son père refuse de lui parler et évite tout rapport avec elle, pense n’avoir plus rien à espérer de la vie.

Sa rencontre avec Gilbert va changer ses perspectives et la relation amicale qu’ils nouent va rapidement se transformer en passion amoureuse. Mais le père d’Isoline ne l’entend pas de cette oreille…

Avec Isoline, Judith Gautier dresse le portrait fascinant d’une héroïne rebelle, qui trouve refuge dans la nature et la lecture.

Ce court roman d’environ 80 pages paru en 1882, fait partie de ces romans gothiques très en vogue au XIXè siècle. Un genre essentiellement féminin et leurs autrices, Ann Radcliffe en tête, sont passées à la postérité sous le terme de Gothiques Females.

Isoline coche en effet toutes les cases du genre : une jeune fille innocente et isolée dans un château perdu dans la campagne, sous le joug d’un père tyrannique qui lui voue une haine féroce depuis sa naissance et où la nature est présente à chaque page.

Cette volonté de se dresser contre le patriarcat va être le moteur d’Isoline, injustement cloitrée depuis le jour de sa naissance et que son père veut maintenir dans sa prison dorée.

Ce texte comme son autrice, fille du prolifique Théophile Gautier (poète, romancier et critique d’art), ne sont pas passés à la postérité et on peut se féliciter que les éditions Librio aient eu la bonne idée d’exhumer quelques courts romans publiés dans leur collection Œuvre du Matrimoine.

Si ce récit reste de facture très classique, la plume de Judith Gautier vaut le détour, ses descriptions du paysage breton sont vraiment belles. Son héroïne Isoline se révèle pugnace et va prendre en main son destin d’une façon très maligne.

Une histoire qui ne me restera pas longtemps en mémoire car l’histoire est trop fugace mais elle fut bien agréable à lire et c’est déjà très bien !

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