Littérature française

Sous le soleil de Soledad – Laurence Peyrin

Journaliste pendant vingt ans, Laurence Peyrin a choisi de tout quitter pour écrire. Depuis, elle construit une oeuvre romanesque unique, qui allie des histoires passionnantes, des personnages forts, une intensité d’émotion et une belle écriture. De La drôle de vie de Zelda Zonk, prix Maison de la presse 2015, à Ma Chérie en passant par L’Aile des vierges ou Les Jours brûlants, ses romans ne cessent de conquérir les lecteurs.

La Floride, de nos jours. Depuis qu’elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop. Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades.

Elle n’a qu’un ami, Oleg, qui la fait rire et supporte son caractère. Quand elle retrouve sa grande maison vide, le ménage est fait, par Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents. Un soir, Mama Cass découvre Soledad étendue sur le tapis du salon. Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle se rend compte qu’elle n’en sait rien.

En furetant, elle trouve dans un tiroir un mot de Soledad : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. » Mama Cass n’est jamais sortie de Floride. Mais elle se sent tenue de respecter ces dernières volontés.

Pour la première fois de sa vie, elle va prendre l’avion, et partir pour le Yucatan, à la recherche des origines de Soledad, la Mexicaine aux yeux clairs. Au cours de son voyage, elle découvrira l’amitié, incongrue, et l’humanité des autres…Et le goût de la vie.

Chaque été, depuis sept ans déjà, je me précipite sur le dernier roman de Laurence Peyrin, j’ai donc lu Sous le soleil de Soledad, persuadée que j’allais adorer. Alors certes, j’ai passé un bon moment avec Mama Cass, Oleg et Viva mais j’ai un peu moins accroché que d’habitude.

Pourtant, j’ai beaucoup aimé les questionnements posés par l’autrice : peut-on encore être heureuse quand on ne s’est jamais aimée ? Quand les complexes et les avanies de l’enfance vous ont endurcie ? Quand le monde tel qu’il est devenu vous semble étranger ?

Confrontée à la mort de son employée, Soledad, Mama Cass lui doit un dernier service qu’elle accomplira malgré elle. C’est le point de départ d’un voyage et d’une transformation éclair.

Dans l’avion elle rencontre Viva, une bimbo belle, jeune et sympathique. Et çà l’agace ! L’enthousiasme de cette dernière est contagieux et déride un peu notre quinquagénaire foncièrement ronchon. L’intimité va s’installer au grand dam de Mama, depuis toujours solitaire. Viva va aider Cassie à découvrir l’histoire de Soledad, à s’accepter et à dépasser ses préjugés. 

Petit à petit, Mama Cass prend confiance en elle, en son corps, en ses attraits et en ses possibilités. J’ai aimé la métamorphose de Mama Cass même si pour moi une semaine c’est bien trop court pour remettre sa vie entière en question, la personnalité de Vita toujours joyeuse et pleine de failles, la douce bienveillance d’Oleg.

Une histoire de femmes qui cachent leur fragilité, qui fait sourire ou grincer des dents, quand l’autrice écorne notre société, les excès de Me-too, du wokisme et l’impudeur des réseaux sociaux, notamment Instagram avec ces influenceuses qui bombardent leurs followers de nombreuses photos à tous moments du jour ou de la nuit.

Mais, et c’est bien la première fois, je trouve les personnages trop caricaturaux, ce qui m’a empêché d’apprécier totalement cette histoire alors même que j’ai beaucoup de points communs avec Cassie. Je n’ai pas non plus d’affinité avec la Floride et les crocodiles, ce qui n’a pas aidé mon immersion dans ce roman.

Cela ne m’empêchera pas pour autant de retrouver Laurence Peyrin dès l’an prochain, à l’occasion de sa prochaine parution.


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