Littérature belge

Une drôle de fille – Armel Job

Rien de plus paisible que la Maison Borj, boulangerie d’une petite ville de province belge à la fin des années 1950. Un foyer sans histoire, deux adolescents charmants, un commerce florissant : les Borj ont tout pour être heureux. Avec générosité, ils acceptent de prendre Josée, une orpheline de guerre, en apprentissage. Une drôle de fille, cette Josée. Épileptique, pratiquement illettrée, mais pourvue d’un don d’autant plus émouvant qu’elle n’en a aucune conscience : elle chante divinement.
Comment imaginer qu’une jeune fille aussi innocente puisse devenir celle par qui le malheur et la ruine vont s’abattre, telle une tornade, sur cette famille en apparence si harmonieuse ?

13 septembre 1958, Marfort. Léopoldine Vandelamalle pousse la porte de la boulangerie Borj. Elle ne vient pour acheter du pain ou des gâteaux mais pour représenter l’œuvre nationale des orphelins de guerre.

Gilda Borj, la patronne, pense qu’elle vient demander l’aumône mais à son grand étonnement, c’et une apprentie qu’elle leur propose. Josée, sa protégée a seize ans, l’âge de leur fille Ingrid, elle souffre d’une légère déficience mentale due aux bombardements qui ont causé la mort de toute sa famille.

Madame Vandelamalle parvient à convaincre les Borj, et surtout Gilda, qui ne serait pas contre d’un peu de temps libre pour vaquer à d’autres occupations. Ruben, le boulanger n’est pas enthousiaste à cette idée mais veut faire plaisir à sa femme.

Josée arrive un beau matin, promet d’être bien sage, mais contre toute attente, l’arrivée de l’adolescente va mettre Marfort en ébullition et fissurer la belle entente qui unit le couple Borj…

Armel Job est l’auteur de plusieurs romans psychologiques qui cumulent de bons avis, j’ai donc eu envie de le découvrir avec Une drôle de fille et j’ai bien fait car j’ai beaucoup aimé cette histoire, les personnages qui la jalonnent et les thématiques que l’auteur explore.

Dans cette petite bourgade puritaine de la fin des années 50 encore marquée par la seconde guerre mondiale, on suit donc Josée, orpheline un peu simplette mais douée pour le chant, qui va bouleverser la tranquille famille Borj et toute la communauté.

Avec sa plume fluide et addictive, Armel Job nous propose un récit où l’amour maternel, la jalousie, les ragots, la méchanceté tiennent une grande place mais les relents de la guerre sont aussi très présents.

Le père de Ruben, grande figure de la résistance locale mais aussi amateur de jeunes filles, plane comme une ombre sur le récit et permet de mieux cerner le couple Gilda / Ruben, leur état d’esprit et les décisions qu’ils prennent.

On sent également dès les premières pages que l’histoire va mal tourner, comme dans un thriller psychologique, les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place, la tension monte crescendo et les révélations pleuvent sur le passé des différents protagonistes de l’histoire jusqu’au point final.

Vous savez combien j’affectionne les histoires de famille bourrées de secrets, plus ou moins honteux, avec Une drôle de famille, j’ai été bien servie. Si l’hisotire peut paraître simple au premier abord, il n’en est finalement rien, la construction du récit est bien pensée, complexe, et Josée est le grain de sable qui va faire tout vaciller sous son passage.

Les rumeurs, les mensonges, tout est bien ficelé dans cette histoire douce-amère, tendrement nostalgique que je vous recommande si vous aimez les secrets de famille.

Un grand merci à Filipa et aux éditions Robert Laffont pour cette lecture passionnante !

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