Littérature française

Les rêves de nos mères – Carine Pitocchi

Cadre dans une grande entreprise de services, passionnée d’histoire et de développement personnel, Carine Pitocchi a longtemps rédigé des articles pour des associations avant de se lancer dans l’écriture de romans. Elle a remporté en 2019 le  » Prix Romancière  » du concours de la collection &moi chez JC Lattès avec son roman Toi seul.

Angleterre, printemps 1912. Lady Julia Ashford, comtesse du prestigieux domaine de Longfield Park, vient de perdre son mari Charles dans l’incendie de leur demeure londonienne.

Au désespoir, la jeune femme peine à surmonter cette disparition et s’enfonce inexorablement dans le deuil, pensant que sa vie est désormais terminée, lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte de lui.

Alors qu’elle tente de refaire surface, tenir son rang et survivre au deuil, la jeune veuve voit resurgir Will Murphy, son amour d’enfance, devenu un des chefs de la pègres londonienne.

Une histoire que Julia ne peut pas se permettre de mêler à la sienne. Pas plus que celle d’Edna, son ancienne domestique qui ploie sous les coups de son mari violent.

Et encore moins celle de sa cousine Emily revendiquant haut et fort son statut de femme libre pour qu’avance la cause suffragiste. La grande Histoire, celle qui précipite tout, va pourtant en décider autrement.

C’est en faisant des repérages pour le mois anglais, que j’ai découvert Les rêves de nos mères, second roman de Carine Pitocchi, auréolée du prix du livre romantique des éditions Charleston.

Ce roman inaugure de la plus belle des façons le bal des lectures anglaises du mois de juin car cette lecture fut réellement passionnante.

Bien que l’autrice soit française, elle nous plonge dans cette atmosphère de campagne anglaise de début du siècle que j’aime tant, à la manière de Dontown Abbey avec des héroïnes appartenant aussi bien à la gentry qu’à leur domesticité.

Carine Pitocchi aborde dans ce premier tome qui prend fin lorsque l’Angleterre rentre en guerre à l’été 1914, diverses thématiques que j’aime beaucoup retrouver dans mes lectures : la condition féminine, le suffragisme,  les difficultés des femmes de l’époque à gagner leur indépendance, tant dans les hautes sphères que dans le bas peuple.

Une histoire intéressante et prenante, émaillée de rebondissements qui m’a passionnée de la première à la dernière page.

La galerie de personnages est aussi très réussie : une riche veuve, comtesse du prestigieux domaine de Longfield Park. Un chef de la pègre londonienne. Une frêle jeune fille qui tente de survivre à la violence de son mari. Une lady éprise de liberté et bien décidée à faire progresser la cause suffragiste.

Des personnages qui n’étaient pas destinés à se rencontrer vont se croiser à la faveur des événements, de ce bouillonnant début de XXe siècle. Carine Pitocchi s’est formidablement bien documentée et cela se ressent, j’ai beaucoup pensé en la lisant au Récital des anges de Tracy Chevalier que je vous recommande vivement.

L’écriture de l’autrice est fluide, les pages se tournent toutes seules, il y a une petite pointe de romance juste ce qu’il faut en arrière-plan, un roman qui a de nombreux atouts et qui ravira les amateurs et amatrices de romans historiques.

Un premier tome trop court mais prometteur, j’ai hâte de retrouver nos héros pris dans la tourment de la guerre, j’espère que le second volume est prévu pour bientôt !

Lu dans le cadre du Mois Anglais :

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