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Surface – Olivier Norek

Engagé dans l’humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, puis capitaine de police à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 pendant dix-huit ans, Olivier Norek est l’auteur de la trilogie du capitaine Coste (Code 93, Territoires et Surtensions) et du bouleversant roman social Entre deux mondes, largement salués par la critique, lauréats de nombreux prix littéraires et traduits dans plus de dix pays. Avec Surface (Prix Maison de la Presse, Prix Relay, Prix Babelio-Polar et Prix de l’Embouchure), il nous entraîne dans une enquête aussi déroutante que dangereuse.

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police. Là-bas, personne ne veut de son enquête.

Cela faisait quelques temps déjà que je voulais découvrir la plume d’Olivier Norek tant les avis que j’ai pu lire sur ses romans sont dithyrambiques. J’ai donc jeté mon dévolu sur un one shot : Surface et je ne le regrette pas.

Il faut dire que l’auteur fait très fort dès la page 2, son héroïne Noémie Chastelain, se prend une balle en pleine figure alors qu’elle fait une descente avec son groupe chez un dealer. Défigurée, elle est prise en charge par l’armée, habituée à gérer les gueules cassées.

Après 60 jours d’arrêt, elle entend bien reprendre son travail au Bastion, anciennement 36 quai des orfèvres mais sa hiérarchie ne l’entend pas de cette oreille car son visage rappelle à toute l’équipe les dangers du métier.

Noémie se retrouve donc parachutée à Decazeville, une petite ville de l’Aveyron, la région natale de l’auteur.

Furax, bouillonnante, la fliquette vit mal son exil. La parisienne hyper speedée vient déranger la tranquillité de ses nouveaux collègues et des eaux du lac d’Avalon.

Mais ces lieux à l’apparence tranquille cachent des secrets qui ne vont pas tarder à remonter à la surface : des cadavres d’enfants disparus retrouvés dans des fûts, immergés dans l’ancienne cité d’Avalon, recouverte par les eaux en 1994.

Alors qu’elle n’a qu’une envie, retourner à Paris, Noémie va se retrouver contrainte à enquêter et se surprendre à goûter à cette vie provinciale qu’elle pensait abhorrer.

Le visage abîmé et l’âme cassée, Noémie Chastain va remuer la surface tranquille du petit village, tout chambouler et tout remuer, les eaux du lac comme la terre du cimetière. Olivier Norek signe ici un polar diablement efficace, addictif et bien agréable à lire, abordant une foule de thématiques toutes plus intéressantes les unes que les autres.

L’écriture sèche et directe de l’auteur, son gros travail de documentation, le rythme soutenu, le suspens mené au bout, l’enquête bien ficelée, la psychologie des personnages, l’héroïne bien attachante, tout concours à faire de cette histoire, une réussite.

Un polar à l’ancienne passionnant avec sa touche féministe et de belles descriptions, avec en sus, la mise en lumière de la brigade fluviale que j’ai aimé découvrir ici.

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