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La Bibliothécaire d’Auschwitz – Salva Rubio & Loreto Aroca

Salva Rubio est scénariste pour le cinéma, la télévision, la bande dessinée, et le dessin animé. Il est aussi écrivain et historien. Finaliste du prestigieux prix SGAE Julio Alejandro, Salva Rubio a reçu de nombreuses récompenses comme scénariste. Comme scénariste de bandes dessinées, « Monet, nomade de la lumière » (2017) est son premier roman graphique publié, suivi de « Le photographe de Mauthausen » (2017). Il pratique aussi la peinture à l’huile dans des portraits, pratique l’aïkido et la photographie d’architecture.

À quatorze ans, Dita Adlerova vit dans le ghetto de Terezín, à Prague. Déportée avec sa famille dans le camp de concentration le plus meurtrier de la Seconde Guerre mondiale : Auschwitz, elle rencontre Fredy Hirsch, éducateur juif qui lui propose de devenir la « Bibliothécaire d’Auschwitz ».

Risquant sa vie pour que petits et grands puissent s’évader, Dita accepte de cacher et protéger les huit précieux volumes que les prisonniers ont réussi à dissimuler aux gardiens du camp. Mais elle doit faire preuve d’une extrême prudence car le docteur Mengele, célèbre pour ses atrocités, la surveille de très près…

La bibliothécaire d’Auschwitz signe mes retrouvailles avec le talentueux scénariste Salva Rubio dont j’ai déjà pu apprécier Degas la danse de la solitude et Monet nomade de la lumière que je vous conseille vivement.

Changement de registre et d’époque avec cette adaptation du roman d’Antonio G. Irube qui nous dévoile l’histoire vraie d’Edita Adlerova dans le camp de concentration d’Auschwitz où elle va faire la connaissance de Freddy Hirsch, un sportif homosexuel allemand au charisme fou dont j’ignorai tout et qui me semble fascinant.

C’est lui qui va lui donner la lourde charge de bibliothécaire dans un lieu où les livres étaient interdits et où en posséder était passible de la peine de mort. Leur chemin va aussi croiser celui du diable en personne, Joseph Mangele.

L’histoire va très vite et semble un peu survolée mais comme je n’ai pas lu le roman éponyme, je ne peux pas juger si cette adaptation est fidèle ou non. J’ai été toutefois saisie à plusieurs reprises par l’émotion, impossible de ne pas être émue puisque l’on sait les atrocités commises par les nazis.

J’ignorai tout en revanche du secteur BIIb dans lequel vivait Dita et qui servaient de vitrine aux nazis pour faire croire à la Croix Rouge ou à d’autres organismes internationaux que les prisonniers bénéficiaient de condition de vie acceptables. C’est pourquoi les prisonniers de ces baraquements gardaient leurs vêtements et leurs cheveux, et restaient en famille.

Le quotidien à l’intérieur du camp serre en effet le coeur tant l’illustrateur Loreto Aroca arrive à nous y immerger grâce à ses dessins vraiment très réussis. J’ai beaucoup aimé son choix de couleur et son coup de crayon, notamment au niveau des visages qui se révèlent très expressifs.

La destinée de Dita est incroyable. Son immense amour des livres va lui permettre de s’évader par la pensée pendant toute la durée de sa captivité. Lorsque l’on aime la lecture, on ne peut qu’être touchée par le courage de cette résistante de l’intérieur qui a su défier, à son échelle, le régime nazi.

Cerise sur le gâteau : le dossier à la fin de l’ouvrage qui contextualise bien l’ensemble de la BD : les principaux protagonistes, la solution finale, l’utilité du secteur BIIb…

Une lecture que je vous recommande si le sujet vous intéresse.

7 commentaires sur “La Bibliothécaire d’Auschwitz – Salva Rubio & Loreto Aroca

  1. Oh, pas encore lu cette adaptation !! Il serait temps que je continue de m’instruire.

    Le camp des familles, à Auschwitz Birkenau servait de vitrine pour la Croix-Rouge, qui n’est jamais venue et à un moment donné, les nazis les ont… 😥

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