Les Rochefort – Christian Laborie

Né en 1948 dans le nord de la France, Christian Laborie y a longtemps enseigné l’histoire et la géographie avant de s’installer dans le Gard où il vit depuis 1978. Auteur d’une vingtaine de romans, il aime à mettre en lumière les Cévennes, comme c’est le cas dans Les Rives blanches (2013), Les Rochefort (2014), L’Enfant rebelle (2015) et Le Goût du soleil (2016), parus aux Presses de la Cité. Le Chemin des larmes, réédité aux Presses de la Cité en 2018, a remporté le prix Mémoire d’Oc en 2004.

En 1898 à Nîmes, un bébé est abandonné dans un couvent. Sept ans plus tard, Donatien Rouvière, riche paysan des Cévennes, en quête d’un fils, adopte le jeune orphelin nommé Vincent Janvier.

Les terres des Rouvière jouxtent la propriété d’Anselme Rochefort, héritier d’une famille d’industriels du textile qui prospère grâce au commerce de la toile de Jean, l’amenant à faire affaire aux États-Unis avec un certain Levi Strauss.

À l’heure des bouleversements qui secouent la France, ces deux familles que tout sépare vont sceller leur destin par l’amour, l’argent et le poids d’un lourd secret…

Avec Les Rochefort, Christian Laborie nous propose une saga familiale fleuve que j’ai trouvé très agréable. Une lecture parfaite pour l’été car elle a pour cadre Nîmes et ses environs, une région que j’adore et que j’ai été ravie de retrouver ici.

Une histoire qui m’a rappelé les sagas de l’été dont nous abreuvaient TF1 et France 2 en juillet et en août il y a de cela quelques années avec des héros attachants (Faustine, Louise, Vincent, Sébastien, Elizabeth) mais aussi des personnages qu’on déteste (Anselme, Jean-Christophe).

De l’amour, des rivalités, des complots, des secrets de familles, des mariages, des deuils et des naissances, il y a tout cela dans Les Rochefort et je n’ai pas boudé mon plaisir car je suis friande de sagas familiales comme vous le savez déjà.

C’est le roman de deux familles que tout sépare mais qu’un mariage et un secret va lier à jamais : les Rochefort, fabricants prospères de la toile « de Nîmes », le fameux denim que l’américain Levi Strauss leur achète et les Rouvière, exploitants de terres cévenoles : la vigne, un peu de blé et, bien sûr, mûriers et oliviers.

Une saga riche en rebondissements qui court sur trente ans avec en toile de fond les évènements qui bouleversent la France. Certains rebondissements sont convenus, d’autres moins attendus même si le fameux secret de famille sur lequel plane le récit, je l’ai découvert tout de suite, cela n’a pas gâché ma lecture pour autant car Christian Laborie a un vrai talent de conteur et il relance sans cesse notre intérêt, impossible de s’ennuyer tout au long des 700 pages.

A travers ces deux familles, l’auteur, qui s’est bien documenté, nous en dit long sur la société de l’époque et nous montre que si le quotidien des citadins et des ruraux est bien différent, ils ont tout de même des intérêts en commun.

Il aborde des thèmes intéressants tels que la dure condition des orphelins, les mariages arrangés, la condition féminine, les conditions de travail des ouvriers dans les usines, l’émancipation, l’anorexie…

Christian Laborie en profite également pour nous raconter l’histoire de la fameuse toile de Nîmes et pour toutes ces raisons c’est une histoire vraiment intéressante, avec un vrai souffle romanesque, idéale pour l’été d’autant qu’elle est menée tambour battant.