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Au revoir là-haut – Christian de Metter

Né en 1968, Christian de Metter est auteur de bandes dessinées. Il a notamment reçu, en 2004, le Prix du public au Festival d’Angoulême pour l’album Le Sang des Valentines, dessiné avec Catel, puis, en 2009, le Prix des Libraires de Bande Dessinée pour Shutter Island. Chez Rue de Sèvres, il adapte avec brio la trilogie « Les enfants du désastre » de Pierre Lemaitre, avec Au revoir là-haut, Couleurs de l’incendie et Miroir de nos peines à paraître en 2023.

Paris, 1919. Ils ont miraculeusement survécu au carnage de la Grande Guerre, aux horreurs des tranchées. Albert Maillard, un employé modeste qui a tout perdu, et Edouard Péricourt, un artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », comprennent vite pourtant que leur pays ne veut plus d’eux.

Désarmés, condamnés à l’exclusion, mais refusant de céder au découragement et à l’amertume, les deux hommes que le destin a réunis imaginent alors une escroquerie d’une audace inouïe…

Rue de Sèvres continue d’adapter de grands romans au format graphique et c’est tant mieux car à chaque fois, la qualité est au rendez-vous et je me régale de chacune de mes lectures. Celle-ci n’a pas fait exception.

Après avoir adoré le roman éponyme de Pierre Lemaitre il y a près de sept ans déjà j’ai eu envie de découvrir Au revoir là-haut par Christian de Metter.

Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut c’est est un grand roman sur l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants.

Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre a composé avec talent la grande tragédie de cette génération perdue.

Bien que ma lecture du roman ne soit pas récente, elle reste fraîche en ma mémoire et je peux d’ores et déjà vous dire que si le dessinateur a fait des impasses sur certains aspects de l’histoire, ce qui est inévitable lorsque l’on adapte une telle brique, cette bande dessinée respecte néanmoins la trame du roman brillamment écrit par Pierre Lemaitre.

Avec l’adaptation, on perd bien sûr l’intensité du récit, la complexité des personnages et de l’intrigue, tout est forcément plus concentré et raccourci à l’essentiel puisque le roman graphique compte quatre cent pages de moins que le récit initial.

La bande dessinée revient donc sur l’horreur d’une guerre et un pays qui ne sait plus quoi faire de ses héros. Un bouleversement historique raconté avec brio. Et puis il y a la lecture de l’histoire de Christian de Metter. Celle qu’on s’est imaginé en lisant les lignes.

Celle qu’il a voulu nous transmettre à travers son regard, ses couleurs froides et chaudes (bleu, gris, vert et ocre) qui nous transmettent les émotions des héros, ses croquis. Et là c’est une véritable claque ! J’imaginais peut être différemment certains détails mais je ne suis pas déçue du coup de crayon de l’artiste. Ses dessins sont juste magnifiques.

J’ai beaucoup apprécié ce roman graphique et si, comme moi, vous avez adoré le roman et que vous êtes curieux de découvrir son adaptation, je ne peux que vous encourager à le faire.

Si vous n’avez pas encore lu le roman, il n’est jamais trop tard pour le lire d’autant qu’il est disponible au format poche ou numérique.

Un grand merci à Rue de Sèvres pour m’avoir permis de découvrir cette belle adaptation !

10 commentaires sur “Au revoir là-haut – Christian de Metter

    1. La BD capture l’essence du roman mais si le sujet t’intéresse je ne peux que t’encourager à lire le roman qui est génial !

  1. J’avais beaucoup aimé Au revoir là-haut (lu l’année dernière) ; je compte d’ailleurs lire le tome 3 et dernier opus de la série.
    Cette adaptation me tente beaucoup !

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