Littérature américaine

Les orphelins de Philadelphie – Ellen Marie Wiseman

D’origine allemande, Ellen Marie Wiseman est née aux États-Unis. Elle est l’autrice de plusieurs romans, best-sellers du New York Times. La vie qu’on m’a choisie, Ce qu’elle a laissé derrière elle et Là où sont tes racines sont parus en France aux éditions Faubourg Marigny et Pocket.

Automne 1918. Pia Lange est une jeune immigrée allemande de 13 ans et elle vit avec sa mère et ses petits frères dans un quartier pauvre de Philadelphie. Le sentiment anti-allemand a incité son père à s’enrôler aux côtés de l’armée américaine pour participer à la Première Guerre mondiale afin de prouver sa loyauté, et la famille Lange est sans nouvelles de lui.

Mais une nouvelle menace est en train d’arriver. La grippe espagnole se propage dans la ville. Bientôt, la mère de Pia finit par décéder. Pia doit s’aventurer à la recherche de provisions, laissant seuls ses frères jumeaux en bas âge…

Depuis la mort de son bébé quelques jours auparavant, Bernice Groves est plongée dans le chagrin et l’amertume. Si les médecins n’avaient pas été aussi occupés à soigner des hordes d’immigrés, ils auraient peut-être pu sauver son fils.

Lorsque Bernice voit Pia quitter son immeuble, elle prend une décision choquante qui va changer sa vie et la lancer dans une sinistre mission : récupérer les orphelins et les enfants immigrés de la ville pour les « transformer  » en ce qu’elle considère comme de « vrais Américains ». Commence alors pour Pia une longue quête de la vérité, alors que Bernice sombre de plus en plus dans la folie…

Les orphelins de Philadelphie signe mes retrouvailles avec la plume fluide et addictive d’Ellen Marie Wiseman que j’avais découverte avec La vie qu’on m’a choisie.

Une fois encore, l’autrice arrive à nous embarquer dès les premières lignes dans un roman fleuve bien rythmé, entre secrets et rebondissements, que j’ai eu bien des peines à lâcher, au point d’avoir englouti ses 560 pages en deux fois, ce qui m’arrive rarement !

Dès les premières pages, la destinée de Pia, prise dans les tourments de l’épidémie de grippe espagnole, m’a serrée le coeur. Certaines scènes m’ont émue aux larmes et d’autres m’ont donné foi en l’humain. La galerie de personnages proposée par l’autrice est riche et pleine d’intérêt.

La grippe espagnole commence, à l’automne 1918, à se répandre insidieusement dans les foyers et la mère de Pia rend son dernier soupir quelques jours après un défilé, laissant seule Pia avec ses petits frères Ollie et Max âgés de quatre mois seulement.

Roman à deux voix, on suit principalement Pia mais aussi Bernice qui va avoir un rôle capital dans la vie de la jeune fille, pour son plus grand malheur. La jeune femme, veuve, perd son bébé et va profiter de l’absence de Pia pour voler Ollie et Max.

Le monde de Pia devient alors un cauchemar. Rescapée de l’épidémie, elle est placée dans un orphelinat, sous la férule de soeurs pour le moins revêches, et elle ne va jamais cesser d’espérer le retour de son père du front et de chercher ses frères.

Suivre Pia tout au long de son émouvante quête, sur son chemin vers la résilience m’a beaucoup émue et remuée. Tout au long du récit, j’ai tremblé pour elle, souhaité qu’on l’aime et qu’elle trouve enfin un peu de bonheur.

A l’opposé se trouve Bernice, une femme engoncée dans son chagrin, pleine de haine, de rancœur et de de préjugés contre les migrants qu’elle estime responsable de tous ses maux. Elle va alors s’investir d’une mission : séparer les enfants de leurs parents sur de fausses promesses, les envoyer dans la campagne afin qu’ils deviennent de bons américains !

L’autrice s’est incroyablement bien documentée et nous fait revivre ces heures sombres où cette pandémie s’est déversée sur le monde, charriant des millions de morts sur son passage.

On est plongé au coeur de cette période de crise qui nous rappelle celle de la COVID-19 et le chaos dans lequel elle plonge Philadelphie. Au fil de la lecture, on découvre l’impact dévastateur sur les familles, notamment les plus pauvres.

Une histoire touchante de douleur, de résilience, de survie, de souffrance, de détermination et d’espoir. Un coup de coeur que je vous recommande plus que chaudement !

Un grand merci aux éditions Faubourg Marigny pour cette lecture ô combien addictive !

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