Littérature française

La fontaine aux violettes – Françoise Bourdon

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Françoise Bourdon est née dans les Ardennes. Dès l’enfance, elle a le goût de l’écriture et rédige son premier roman à l’âge de dix ans. Professeur de droit et d’économie, elle décide, après dix-sept ans d’enseignement, de se consacrer exclusivement à sa passion de l’écriture. Journaliste depuis 1993, elle a régulièrement publié des nouvelles dans plusieurs revues. A ses débuts, Françoise Bourdon s’est beaucoup inspirée de sa région natale, puis c’est en Provence, sa terre d’adoption, qu’elle a poursuivi son œuvre, dense, riche, qui mêle grandes sagas familiales, portraits de femmes et évocation de métiers.

1879, Tourrettes-sur-Loup. Rosine, cueilleuse de violettes et fille de modestes paysans d’origine italienne, succombe aux avances d’Emmanuel Moulins, le fils du domaine de la Fontaine aux Violettes.

Persuadée que son amant est amoureux d’elle, elle découvre qu’elle est enceinte et la réaction du futur père est sans équivoque.

Elle n’a plus qu’à quitter son village pour ne pas jeter l’opprobre sur sa famille et gagne la capitale. Après avoir donné naissance à une fille, elle devient la Lionne aux violettes, une courtisane en vue de la capitale.

Sa fille, Eloïse, mène une vie plus rangée près de Lyon auprès de son mari instituteur. Suivront Emma aux amours ardentes, créatrice de mode qui traverse intensément les Années folles, et sa fille Béatrice,  » nez  » de talent dans la ville de Grasse.

La fontaine aux violettes signe mes retrouvailles avec la romancière provençale Françoise Bourdon après La maison du Cap, Les chemins de Garance et A travers la nuit et le vent qui avaient respectivement pour cadre le bassin d’Arcachon, la Provence et Berlin.

Retour en Provence avec cette fresque qui nous raconte de 1879 aux années 1940, de Tourrettes-sur-Loup, sur les hauteurs de Nice, à Paris, le destin de quatre générations de femmes volontaires et indépendantes.

Dans ce nouveau roman, découpé en quatre parties, on suit successivement Rosine et ses descendantes, Eloïse, Emma et Béatrice. A travers elles, on voit l’évolution de la société française et celle de la place des femmes de la fin du XIXè siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale, c’est ce qui m’a surtout plu ici.

Tout commence par une histoire classique et banale, celle d’une fille-mère qui va devenir une horizontale à une époque où les courtisanes connaissent leur heure de gloire. La vie de ses descendantes sera plus sage mais elles ne seront pour autant pas épargnées mais toutes se battront en dépit des coups du sort pour mener la vie qu’elles entendent.

Outre la plume toujours fluide et agréable de François Bourdon qui fait que les pages se tournent toutes seules, l’aspect historique véritablement bien rendu se révèle intéressant. Je ne me suis pas forcément attachée aux personnages mais j’ai aimé suivre leurs trajectoires qui épousent parfaitement la condition féminine de leurs époques.

On traverse la Belle Époque, deux guerres mondiales et on croise des peintres aux côtés de Rosine, on découvre la mode avec Emma et la création des parfums avec Béatrice, autant de sujets qui ne manquent pas d’attraits à mes yeux et que j’ai aimé retrouver sous la plume de Françoise Bourdin.

Petit bémol toutefois pour moi : on suit chaque héroïne durant une centaine de pages, un format un peu trop court pour moi qui aurait préféré plus de développement, m’attarder davantage sur certains évènements, notamment avec Rosine.

Un roman historique néanmoins de qualité, très bien documenté, et un très bon moment de lecture comme toujours avec cette autrice. Un titre que je vous recommande si le sujet vous intéresse.

Un grand merci à Marie-Jeanne et aux Editions Presses de la cité pour cette lecture passionnante !

2 commentaires sur “La fontaine aux violettes – Françoise Bourdon

  1. Dommage que l’on ne soit pas attardé plus sur les héroïnes différentes. Ça me fait le même effet quand je tombe sur un livre dont il manque du développement.

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