Littérature américaine

La Brillante destinée d’Elizabeth Zott – Bonnie Garmus

Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir de ma pal en 2024 : 2/12

Bonnie Garmus est une écrivaine américaine, diplômée en littérature anglaise à l’Université de Californie à Santa Cruz. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé comme rédactrice pour une maison d’édition scientifique. Elle est ensuite devenue directrice de création et a travaillé dans le secteur médical, éducatif et technologique. La brillante destinée d’Elizabeth Zott, son premier roman, est devenu un best-seller.

Elizabeth Zott n’est pas une femme ordinaire. Elle serait d’ailleurs la première à faire remarquer qu’il n’en existe pas. Nous sommes au début des années 1960 et, à l’Institut de recherche Hastings où elle est chimiste, les hommes ont une vision très peu scientifique de l’égalité.

Seul fait exception le solitaire et brillant Calvin Evans, favori pour le prix Nobel, qui tombe amoureux de l’esprit rationnel d’Elizabeth et de sa beauté. Le résultat d’une véritable alchimie.

Comme la science, la vie prend parfois des détours : Elizabeth abandonne la chimie pour devenir la vedette de l’émission de cuisine la plus populaire d’Amérique avec ses techniques inhabituelles qui se révèlent révolutionnaires.

Mais, alors que son influence grandit, elle ne fait pas que des heureux. Il s’avère qu’elle n’apprend pas uniquement aux femmes à faire la cuisine, elle les met aussi au défi de changer le statu quo.

La brillante destinée d’Elizabeth Zott est le premier roman de Bonnie Garmus et j’espère bien qu’elle n’en restera pas là car elle a tout d’une grande romancière.

Perspicace, passionnant, inspirant, juste, drôle, imprévisible, la liste de ses qualités est longue comme le bras tant ce roman offre une galerie de portraits éblouissants et se montre aussi original et éclatant que son inoubliable personnage principal.

Dès les premières lignes, le style de Bonnie Garmus fait mouche, ses propos aussi. Dès les premières pages, je savais que ce serait un coup de coeur tant Elizabeth Zott est anticonformiste et intransigeante mais tellement touchante aussi.

Le livre est résolument féministe et Elizabeth est en avance sur son temps, et ce, pour plusieurs raisons. Déjà, notre héroïne fait des études dans les années 50 à l’université, ce qui n’est pas si courant au début des années 50, et surtout elle le fait par passion de la chimie, et non pour se trouver un mari, mais sera empêchée de terminer sa maitrise par un évènement proprement scandaleux.

Elizabeth ne veut pas se marier ni avoir d’enfant, elle veut se réaliser par son travail, ne pas dépendre d’un homme et dans l’Amérique des fifties, où la femme au foyer est glorifiée, ça détonne et ça fait jaser.

Ce qui ne l’empêchera pas de tomber amoureuse de Calvin Evans, un brillant chimiste, favori pour le prix Nobel, avec qui elle va vivre en concubinage, so shocking of course !

On le sait, aujourd’hui encore, les femmes scientifiques sont nettement moins nombreuses que les hommes. Dans le passé, on leur mettait bien des bâtons dans les roues, et beaucoup d’entre elles, se sont faites invisibiliser par les hommes, voire se sont fait voler leurs recherches, il est aussi question de ces aspects dans le roman.

Mais aussi des violences faites aux femmes (viol, droit de cuissage), certains passages donnent envie de hurler tant ce patriarcat broie les femmes aujourd’hui encore, de la condition féminine, de l’importance de la télévision qui est alors en plein essor…

Les personnages sont attachants, leur psychologie est parfaitement travaillée par l’autrice qui leur donne une réelle profondeur. C’est un excellent roman que je vous conseille vivement !

Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour cet envoi et pour leur confiance.

12 commentaires sur “La Brillante destinée d’Elizabeth Zott – Bonnie Garmus

  1. J’ai vu la version télé et j’ai adoré. Je ne suis pas surprise que le roman t’ait plu. Ça fait tellement de bien ce genre d’héroïne du quotidien qui trace la voie pour d’autres.

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