L’usine a fait faillite, maître Ding est licencié. A seulement un mois de la retraite, c’est tout un monde qui s’effondre. Mais il retrouve soudain sa joie de vivre grâce à une idée géniale. Oui, mais cette idée… ne serait-elle pas un peu criminelle ?
Dans ce court roman empli de tendresse et d’humour, Mo Yan pose un regard décapant sur la société chinoise contemporaine. A l’heure où en France, nos informations font malheureusement l’écho de nombreuses délocalisations et de la concurrence acharnée et finalement déloyale de la Chine, les chinois connaissent eux aussi la précarité, ça on le savait déjà, ce pays est pour moi le chantre de l’exploitation de l’homme par l’homme, mais aussi le chômage et les fermetures d’usine. Et comme chez nous, les ouvriers ne se laissent pas faire et s’en prennent directement à leur hiérarchie, comme le montre le début du roman.
Maître Ding se retrouve au chômage à un mois de la retraite et comme un malheur ne vient jamais seul, il se casse la jambe le jour même. Deux mois de soins auront raison des économies de toute une vie : Lao Ding et sa femme se retrouvent à la tête de 100 yuans, autant dire une misère. L’épouse est malade et ne travaille pas, Maître Ding n’a pas d’autre choix que de retrouver un travail ou un complément de revenus pour se sortir de ce mauvais pas et améliorer l’ordinaire. Qu’on ne s’y trompe pas, après toute une vie de labeur à l’usine, les Ding sont pauvres, leur maison a un confort tout rudimentaire et ils doivent se contenter d’une télévision en noir et blanc. Pour comble de malheur, les Ding n’ont pas d’enfants qui pourraient prendre soin d’eux, c’est la tradition en Chine, les plus jeunes doivent prendre en charge les anciens, pas de secours de ce côté-là non plus, d’autant que notre héros sympathique et désemparé, rejette la faute sur son époux qu’il estime infertile.
Une Chine nouvelle est en train de naître, fondée sur l’initiative privée, où se déploient tout ensemble l’ingéniosité du petit peuple, la corruption des cadres, la solidarité des générations et le chacun pour soi. Notre brave héros ne peut compter ni sur le maire de sa ville, qui pourtant en avait fait la promesse, ni sur ses allocations chômage, versées aléatoirement. Il cherche du travail mais n’en trouve pas, heureusement pour lui, maitre Ding n’est pas un sot et bien aidé par son apprenti, Lü Xiaohu, il va concevoir une chambre des plaisirs, nichée dans les bois. Honteux d’être sans travail, à la charge d’un gouvernement qui a déjà bien trop d’ennuis, Maître Ding est tout aussi honteux de la manière dont il gagne désormais de l’argent.
A la manière d’un conte, Mo Yan, nous raconte l’été de cet ancien ouvrier, ô combien attachant, contraint de me mettre sa pudeur et ses scrupules de côté, pour survivre. Ma première incursion dans la littérature chinoise ne m’a pas déplu ni enthousiasmée outre mesure non plus, peut-être est-ce dû à la brièveté du récit, sa fin absurde ou tout simplement au fait que je n’ai pas tous les codes de lecture pour apprécier à sa juste valeur Le maître a de plus en plus d’humour, je ne saurais le dire. Reste que ce court roman est très accessible et agréable à lire, je relirais Mo Yan c’est sûr, d’ailleurs si vous avez des titres à me suggérer, n’hésitez pas.
Lu dans le cadre des challenges Le tour du monde en 8 ans, ABC Babelio 2012-2013 :
Il a l’air original. Bon il faut dire que bien souvent les auteurs asiatiques peuvent nous paraître originaux. Ce n’est pas du tout la même littérature 😀
Bon j’ai trop de livres dans ma PAL pour retenir celui-ci 😀 je ne prends que les coups de coeur maintenant 😀
bisous à toi 😉
Il est original pour moi qui n’ai jamais lu la littérature asiatique, c’est en fait la fin que je n’ai pas aimé, trop abrupte ! Bonne soirée Laure. Bisous 🙂
Je pense que ça me plairait bien, je n’ai pas encore lu de littérature chinoise vraiment moderne et ce titre me semble une bonne approche, d’autant qu’il se lit rapidement.
Je l’ai lu en à peine plus d’une heure, c’est la fin qui m’a dérouté, j’ai pas tout compris… le reste est plutôt pas mal !
Je ne connais absolument pas la littérature chinoise, ni classique, ni moderne… Ce petit roman m’a l’air sympathique, mais sans plus apparemment, à te lire… Peut-être faut-il commencer l’incursion en littérature chinoise ailleurs?… Les lectrices spécialistes nous le dirons peut-être… 😉
Idem pour moi je ne connais pas du tout ! Il se lit vite et bien, rien à dire de ce côté-là, c’est la fin que j’ai trouvé absurde et qui m’a déplu, dommage sinon l’ensemble est pas mal et a éveillé ma curiosité en tout cas 😉
Je ne connais pas non plus la littérature chinoise et ce titre pourrait me permettre de la découvrir. Je vais voir si je le trouve à la médiathèque 🙂
Si tu le trouves à la médiathèque, je serais curieuse d’avoir tes impressions 🙂
Ils ont d’autres titres de cet auteur. Il faudra que je regarde si l’un d’eux me tente 🙂
Il va falloir que je regarde aussi ce qu’il y a de disponible dans ma médiathèque, en espérant qu’il y en ait !
Donc un livre qu’il serait intéressant de lire pour découvrir cet auteur nobélisé !
Je pense, d’autant qu’il se lit très vite. Moi c’est vraiment la fin qui me gêne mais je pense que c’est du à ma méconnaissance de la littérature chinoise !
Je ne connais pas la littérature chinoise. Cela pourrait donc être une belle façon de le la découvrir.
Je note le titre et j’essaierai de mettre la main dessus lors de mes pérégrinations en bibliothèque.
C’est une bonne idée, celui-ci se lit très vite c’est la fin qui est trop déroutante pour moi !
J’avais été déçue de ma lecture de cet auteur (Beaux seins, belles fesses) et bien que ton avis soit tentant, je ne suis pas sûre d’avoir envie de retenter l’expérience…
Aie ! Merci pour l’info, je sais que je ne lirais pas celui-ci, le titre ne me disait rien de toute façon !
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[…] pas le relire et je vais le vendre d’ailleurs, et celui qui a éveillé ma curiosité est Le maitre a de plus en plus d’humour de Mo Yan, je n’ai pas les codes pour tout comprendre ni le même humour mais je l’ai […]
[…] Le maitre a de plus en plus d’humour – Mo Yan (le dernier prix Nobel) […]