« À un moment de ma vie, j’ai été chrétien. Cela a duré trois ans. C’est passé. Affaire classée, alors ? Il faut qu’elle ne le soit pas tout à fait pour que, vingt ans plus tard, j’aie éprouvé le besoin d’y revenir. Ces chemins du Nouveau Testament que j’ai autrefois parcourus en croyant, je les parcours aujourd’hui – en romancier ? en historien ? Disons en enquêteur. »
Le Royaume raconte l’histoire des débuts de la chrétienté, depuis la crucifixion de Jésus jusqu’à la fin du Ier siècle. Il raconte comment deux hommes, essentiellement, Paul et Luc, ont transformé une petite secte juive restreinte autour de son prédicateur crucifié sous l’empereur Tibère et qu’elle affirmait être le messie, en une religion qui en trois siècles a miné l’Empire romain puis conquis le monde et concerne aujourd’hui encore le quart de l’humanité.
Parmi les quelques 600 livres publiés lors de la rentrée littéraire de septembre, rares étaient ceux qui me tentaient, le seul que je voulais absolument lire, à côté duquel je ne voulais absolument pas passer, c’est Le royaume d’Emmanuel Carrère et que vous dire à part que je ne suis pas déçue du tout mais bien ennuyée tout de même à l’idée de vous donner un avis construit tant ce livre foisonne, part dans tous les sens, et qu’il m’est impossible de ne pas oublier quelque chose.
C’est une véritable fresque, une épopée au cœur de la Bible, de la parole de Jésus et de la vie des apôtres que nous propose Emmanuel Carrère. Un livre écrit par un non croyant qui connaît fort bien les textes sacrés et qui nous raconte ici aussi son rapport à la foi et à la religion catholique à laquelle il a cru pendant trois ans. Un catholique pratiquant alors jusqu’à l’excès, jusqu’à faire baptiser son fils aîné Jean-Baptiste, en hommage à celui qui a baptisé Jésus.
C’est aussi une enquête à laquelle Emmanuel Carrère se livre, pour démêler le vrai du faux, entre les quatre évangiles, les lettres de Paul pour cerner au mieux les personnages qui ont créé le catholicisme mais aussi comment s’est faite l’évangélisation dans les années qui ont suivies la mort du Messie, comment s’est diffusé le message du Christ. Il compare les évangiles entre eux, souligne leurs différences, leurs singularités mais aussi les nombreux épisodes communs qu’ils semblent avoir été recopiés les uns sur les autres.
Carrère s’interroge sur cette croyance avec respect, objectivité mais aussi une grande franchise et beaucoup de drôlerie, j’ai beaucoup aimé les parallèles qu’il fait entre Jacques, Jean et Paul d’un côté, et Lénine, Trotski et Staline de l’autre. Il en profite aussi pour parler beaucoup de sa vie, ce qui donne lieu parfois à de trop longues narrations à mon goût même si elles sont intéressantes et éclairantes sur l’auteur.
Le livre, découpé en quatre partie : Une crise, Paul, L’enquête et Luc, m’a surtout passionné à partir de la seconde où Carrère fait un remarquable travail d’exégète sur Paul de Tarse, les apôtres et les évangélistes, principalement Luc avec qui il se sent en communion.
Personnellement, j’ai appris beaucoup de choses et je ne peux que vous recommander ce livre si le sujet vous intéresse.
Merci à Olivier et à Priceminister pour cette lecture faite dans le cadre des Matchs Littéraires 2014.
Lu dans le cadre des challenges 1 pavé par mois et A tous prix (Prix littéraire Le Monde 2014)
Je l’ai reçu en cadeau mais pas encore lu. Mes livres personnels passent souvent après les partenariats. Mais je vais le lire en début d’année.
J’espère qu’il te plaira !
Eh bien tu es la première à me donner envie de lire ce livre… Du coup je le note, de quoi rallonger ma liste que je comptais raccourcir !! bisous et bonnes fêtes de fin d’année Bianca !
J’en suis très flattée ! très belles fêtes de fin d’année à toi aussi Onee, bises !
Ca semble être un livre atypique et très enrichissant, mais pas sûre qu’il soit pour moi…
C’est sûr qu’il ne peut pas plaire à tout le monde !
Je ne l’achèterai pas parce que je ne suis pas absolument certaine qu’il me plaise, par contre ton avis m’a donné envie de l’emprunter en bibliothèque 🙂
ça peut être la bonne solution en effet !
J’avais hésité à le prendre lors des matchs de PM et puis je m’étais ravisée, voyant le nombre de pages. Néanmoins, j’ai toujours envie de le découvrir et ton avis m’incite encore plus à le faire !
C’est une belle brique c’est sûr mais il se lit vite !
Il est prévu dans mon programme de lecture et je suis très intriguée par cet ouvrage.
J’espère qu’il te passionnera autant que moi Ariane !
je le garde pour la fin (de ma sélection rentrée littéraire) car je pense qu’il va falloir m’accrocher. il me tente même si les critiques ne sont pas toujours incitatives…
Il ne se lit pas d’une traite, je ne vais pas te le cacher, moi je l’ai lu en plusieurs fois !
Je suis contente de voir que tu as aimé ce livre! Carrère a fait un travail d’historien vraiment impressionnant et j’avais beaucoup aimé ma lecture!
Je me souviens que tu avais beaucoup aimé en effet !
J’ai pourtant lu d’autres livres de cet auteur avec beaucoup de plaisir mais celui-ci ne me tente pas du tout malgré toutes les jolies chroniques que compte la blogosphère.
S’il ne te tente pas, tu fais bien de passer ton tour, le sujet ne plait pas à tout le monde !
Là, je note !!
Étonnée, je suis !!
Hé oui, les miracles, ça arrive !! 😀
Alléluia !!!
😉
En mettant à jour le challenge, je m’aperçois que je n’avais pas lu ton billet sur ce livre (en même temps, le 29 décembre… 😆 ) ! Malgré les avis favorables majoritaires que j’ai lus, dont le tien, ce livre n’arrive pas à me tenter vraiment ! Un jour peut-être ! 😀
S’il ne te tente pas tu as bien raison de passer ton chemin, moi je me suis régalée 😉