Eco tome 1 la malédiction des Schaklebott – Jérémie Almanza

« Approchez braves gens, pour entendre l’histoire, Cette sombre litanie, qui vogue dans ma mémoire. Soyez donc attentifs, prêtez-moi une oreille, Vous entendrez un conte, à nul autre pareil. Eco n’a pas dix ans, son visage est bien blême, Mais c’est la vie pourtant, qui coule dans ses veines. Une triste circonstance, par une nuit de démence, Changera à jamais sa paisible existence. La fable est déplaisante, faites à votre guise, Sachez que toutefois, pleurer n’est pas de mise… »

Il était une fois une petite fille prénommée Eco. Elle était la fille unique des Schaklebott, de riches couturiers dont la haute société raffole : tous s’arrachent la moindre de leurs créations.

Les Schaklebott connaissent une grande fortune, sont tenus en grande estime, et ne vivent que pour leur métier auquel ils consacrent chaque instant de leur vie. La petite Eco est elle bien délaissée et à seulement dix ans, ne connaît que la solitude de sa chambre.

« Le luxe abondant et l’excès de cadeaux ne peuvent remplacer l’attention bienveillante d’un père et d’une mère à l’égard de leur petite fille ». Un soir, les Schaklebott, pressés par leur temps, semblent se souvenir qu’ils ont une fille et lui confient une mission : livrer chez le ministre trois sublimes poupées de coton.

Eco part aussitôt dans la limousine familiale conduite par Hippolyte mais arrivés en ville, ils font la rencontre de la princesse des nuages. Une princesse en haillons qu’Eco prend en pitié. Elle lui remet les poupées du ministre et reçoit en échange un bulbe de cactus, un cocon de ver à soie, un morceau de silex et une petite noix. Un geste généreux qui signera le début de ses ennuis.

J’avais découvert et adoré il y a quelques mois de cela Cœur de pierre signé Jérémie Almanza et Sandrine Gautier, aussi je n’ai pas pu résister à l’envie de découvrir la série Eco, toujours dessinée par le très talentueux Jérémie Almanza.

On retrouve très bien l’univers onirique et sombre, réchauffé de tons roses et orangés de Jérémie Almanza, sa pate que décidément j’aime beaucoup et qui est pour moi le principal attrait et qui fait la réussite de l’album.

Le texte signé Guillaume Bianco est un bel hommage aux contes de fées à travers le destin terrifiant d’Eco, petite fille délaissée puis martyr et dont les en-têtes de chapitres font référence au célèbre Jack et le haricot magique. Comme Jack, Eco croit aux promesses de la gitane en haillons.

Contrairement à cœur de pierre qui était destiné aux enfants, ce tome-ci ne l’est pas, il est plutôt à mettre entre les mains des adolescents puisque la petite fille voie bientôt son corps se transformer et quitter le monde de l’enfance pour celui de l’adolescence.

C’est un album qui parle aussi beaucoup d’amitié à travers les relations d’Eco avec Diogène, Épictète, Socrate et Ésope, les quatre poupées de chiffon qu’elle a fabriquée, de dépression et de solitude puisqu’Eco est livrée à elle-même.

Vivement le tome 2 !