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Gustave Caillebotte un rupin chez les rapins – Laurent Colonnier

Paris, 1875. Alors que ses Raboteurs de parquet sont refusés par le jury de l’Académie des Beaux-Arts, Gustave Caillebotte est invité à exposer aux côtés des « intransigeants ». Ce groupe de peintres réunissant des artistes comme Monet, Manet, Renoir, Pissarro ou Degas tous refusés au Salon de Paris possède en commun une vision moderne de l’art. Privilégiant les sensations, élargissant le choix des sujets, des compositions et des couleurs, ceux que les critiques nomment avec mépris les « impressionnistes » marquent une véritable rupture avec l’académisme. Collectionneur et mécène, Caillebotte participera à l’essor de ce courant naissant en finançant ses amis et organisant des expositions. Artiste original et audacieux, il en peindra également quelques-uns de ses plus grands chefs-d’oeuvre…

Retracer une partie de la vie du peintre Gustave Caillebotte sous le biais d’un roman graphique, voici ce que nous propose le scénariste et dessinateur Laurent Colonnier, auteur du très remarqué Georges & Tchang.

L’impressionnisme est mon courant pictural préféré. Lorsque je travaillais à Paris, j’adorais arpenter les salles qui lui sont consacrées au musée d’Orsay. Je ne me lasse pas de regarder les toiles de Monet, Pissaro, Renoir, Sisley, Cézanne, Degas, Caillebotte ou Berthe Morisot.

Cette biographie graphique commence au moment où le jury de l’Académie des Beaux-Arts refuse son chef d’œuvre, les Raboteurs de parquet, refus qui signe son entrée dans le club des Impressionnistes, qui vont fonder un salon parallèle, celui des refusés, financé par Caillebotte lui-même, à la tête d’une fortune qu’il mettait volontiers au service de ses amis.

Passionné par l’œuvre de Gustave Caillebotte, Laurent Colonnier signe ici une biographie respectueuse et fidèle de l’artiste, en même temps qu’un portrait tout en nuance de cette période charnière de l’histoire de l’Art : celle de la naissance de l’impressionnisme et des débuts de l’art moderne.

L’histoire qu’il nous propose est intéressante, truffée d’anecdotes savoureuses, bien documentée, un très bon travail de Laurent Colonnier grâce à qui j’ai pu découvrir Caillebotte intime, peintre et philanthrope.

L’auteur s’attache à nous montrer comment travaillait cet artiste longtemps resté dans l’ombre de ses camarades car il a fallu attendre 1994, soit un siècle après son décès, pour voir une rétrospective de ses œuvres !

Caillebotte était pourtant un visionnaire qui travaillait différemment de ses amis : il cherchait ses motifs à l’extérieur, mais réalisait ses croquis, retravaillait ses esquisses à l’atelier. On est frappé de voir la modernité de son oeuvre, de ses cadrages et de ses sujets, c’est aussi lui qui a fait entrer la vie urbaine dans la peinture

Dans les années 1890, il est influencé par le courant japoniste et de son vivant, il est fréquemment exposé aux Etats-Unis.

Laurent Colonnier rappelle, qu’outre ses talents de peintre, Caillebotte était aussi un mécène au goût très sûr, qui était souvent le premier acheteur de ses amis impressionnistes. Il a notamment beaucoup aidé financièrement Claude Monet, toujours sans le sou, en lui payant le loyer de son atelier et en achetant ses peintures.

Eternel célibataire, il a fait don d’une partie de ses oeuvres et celles de ses amis à travers un legs au Louvre. Grâce à lui nous pouvons admirer 69 peintures impressionnistes qui seraient certainement aujourd’hui chez des particuliers ou dans les musées américains.

Une figure très intéressante et altruiste, grand amateur de frégate, qui mérite qu’on s’intéresse de plus près à sa vie et à son œuvre.

Vous l’aurez compris je ne peux que vous recommander Gustave Caillebotte un rapin chez rupins si vous vous intéressez à l’art du XIXè et le mouvement impressionniste en particulier !

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