Littérature française

Une semaine et un jour – MarieJosé Alie

Journaliste de formation, Marijosé Alie fait carrière dans le service public à la télévision. 
Successivement grand reporter, rédacteur en chef, directrice régionale, elle évolue entre Paris, Dijon et la Martinique jusqu’en 2002, où elle occupe à Paris le poste de directrice de l’international à RFO. Elle est ensuite nommée directrice déléguée aux programmes, chargée de la diversité pour l’ensemble des chaînes du groupe France Télévisions, qu’elle quitte en 2014 pour se consacrer à ses deux autres passions. La musique, dans les années 1980, elle compose, écrit et chante  » Karésé Mwen  » qui devient un tube et reste aujourd’hui incontournable. Et la littérature, son premier roman Le Convoi a reçu le Prix Ivoire en 2016. Une Semaine et un jour est son deuxième roman.

Soraya marche dans les rues de Paris ; elle erre comme peuvent errer les gens qui ont tout perdu ou qui se sont perdus eux-mêmes. Elle n’a qu’un sac sur le dos et un vieux cahier qu’elle ne quitte pas.

Elle a certainement eu une autre vie avant ; ses manières sont trop belles, son porte-monnaie trop plein. Alors quoi ? Qu’est-ce qui la pousse à vivre dehors, à écumer les chambres d’hôtel minables, à suivre cet homme étrange qui parle aux morts ?

Seul un très vieux cahier, qu’elle ouvre dès qu’elle le peut, semble réussir à l’apaiser. Elle lit les mots de Célestine, sa mystérieuse aïeuele qui a traversé les océans avec son père et sa Nanou, alors qu’elle n’avait que quinze ans, pour arriver à Paris durant l’hiver 1788.

Le froid est plus violent que jamais et la révolution gronde…

Vous savez combien j’aime les destins de femmes, les secrets de famille et les histoires à double temporalité, aussi je n’ai pas hésité une seconde lorsque l’on m’a proposé Une semaine et un jour, le second roman de Mariejosé Alie, certaine qu’il allait me plaire.

L’autrice nous conte ici l’histoire de deux femmes d’une même famille, à deux cents ans d’intervalle. De nos jours, nous suivons Soraya, en pleine confusion mentale, qui erre inlassablement dans les rues de Paris en proie à une intense souffrance, dans une fuite en avant dont nous ignorons la raison.

Et, à la veille de la révolution, nous suivons Céleste, tout juste arrivée à Paris, obligée de s’exiler dans la capitale à cause du trop fort soleil antillais qui endommage sa peau.

Deux histoires bien distinctes et qui ne se répondent pas, c’est ce qui m’a le plus déroutée. Autant celle de Céleste est facile à suivre et peut être passionnante, autant celle de Soraya finit par lasser car page après page, kilomètre après kilomètre, la protagoniste en est toujours au même point.

Que lui est-il arrivé ? Elle se refuse d’y penser, de se confier et j’ai fini par m’y désintéresser tout à fait et ce n’est que dans les ultimes pages que j’ai compris cette femme à la dérive et que j’ai été touchée par elle.

J’ai, en revanche, beaucoup aimé la trajectoire de Céleste, sa personnalité attachante, et le contexte historique dans lequel elle évolue, les personnes qu’elle côtoie et l’histoire d’amour qu’elle vit avec Salim.

Quelle vie romanesque à souhait que celle de cette jeune fille de l’Ancien régime ! Avec elle, l’autrice aborde des thématiques intéressantes : la place des femmes dans la société, leur combat pour avoir le droit à la parole pendant la révolution française, l’esclavage dans les Antilles françaises et nous offre un tableau passionnant de la vie à Paris lors de l’hivers glacial de 1788, des prémisses de la révolution puis de son déroulement.

On y côtoie même Olympe de Gouges ! J’ai noté quelques anachronismes et je regrette que Mariejosé Alie n’ait pas davantage employé la manière d’écrire de cette époque mais j’ai pris beaucoup de plaisir avec Céleste, et rien que pour cela, je suis contente d’avoir lu ce roman même si je suis passée à côté de Soraya.

Un grand merci à Agnès Chalnot et à H.C éditions pour cette découverte !

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