Littérature française

Les demoiselles – Anne-Gaëlle Huon

Anne-Gaëlle Huon a une passion pour les listes et une tendresse particulière pour les vieilles dames. Sa plume lumineuse et optimiste met en scène des personnages attachants empreints d’une vraie joie de vivre. Après le succès du Bonheur n’a pas de rides, elle nous invite en Provence avec Même les méchants rêvent d’amour. 

Rosa a quinze ans quand elle prend la route avec sa soeur Alma, un froid matin d’automne, avec une seule idée en tête : rejoindre le Pays basque pour devenir couseuse d’espadrilles et échapper à son destin.

Mais en chemin, un drame survient qui marquera son existence à tout jamais. Heureusement, quelques semaines après son arrivée à Mauléon, elle rencontre les Demoiselles, des femmes fantasques et mystérieuses vivant au milieu des livres, des jarretières et des coupes de champagne.

Qui sont-elles ? Quel secret cachent-elles ? Libres et incandescentes, accompagnées d’un majordome plus grand qu’une cathédrale, d’un chauffeur louche et d’un perroquet grivois, les Demoiselles n’auraient jamais dû croiser la route de Rosa. Pourtant, ces femmes vont changer sa vie.

Les demoiselles signent mes retrouvailles avec Anne-Gaëlle Huon dont j’avais apprécié Même les méchants rêvent d’amour mais pas du tout Le bonheur n’a pas de rides.

Vous connaissez mon intérêt pour les années 20, ce roman historique ne pouvait qu’atterrir dans ma PAL et il n’a pas eu le temps d’y rester puisque je l’ai lu quelques jours après l’avoir acheté.

Ce troisième roman de l’autrice d’origine basque fut une agréable parenthèse qui m’a accompagnée le temps d’un week-end. L’histoire, portée par l’écriture fluide et agréable d’Anne-Gaëlle Huon, m’a beaucoup plu. Elle fait la part belle aux femmes libres et indépendantes, à une époque où le rôle des femmes était dévolu au foyer.

Anne-Gaëlle Huon s’attache à dévoiler la condition féminine de cette époque encore corsetée où les femmes passaient du joug de leur père à celui de leur mari sans ciller.

Un temps où les violences faites aux femmes semblent bien normales et ordinaires que ce soit dans le mileu familial ou du travail. Un temps où les hommes sont tout-puissants, comme aujourd’hui hélas !

Une époque où la sexualité était affaire de mariage et où les filles-mères étaient montrées du doigt, souvent contrainte de quitter leur région voire d’abandonner leur enfant.

De tout ceci, il est question dans ce roman mais pas que ! L’autrice nous parle de deuil, d’amour, de relations entre soeurs, entre mères et filles, de sororité, de rivalité et de mode.

Ce roman nous permet aussi de découvrir l’existence des Hirondelles, ces jeunes filles espagnoles qui traversaient les Pyrénées pour aller coudre des espadrilles au pays basque six mois par an et qui leur permettait de s’offrir ensuite leur trousseau de mariage.

Au-delà de l’intrigue et des thématiques, le point fort de ce roman ce sont les personnages : Rosa, Colette, Bernadette, Marcel, Lupin, Melle Thérèse et Melle Véra sont attachants et plutôt hauts en couleurs, j’ai beaucoup aimé suivre l’évolution de leurs vies.

Petit bémol pour moi : le côté historique n’est pas assez travaillé, on passe de 1923 à 1939 puis aux années 50 de façon trop précipitée et cela ne me semble pas crédible qu’une héroïne née en 1908 soit encore vivante en 2021 pour raconter son histoire.

En dépit de ce bémol qui peut décevoir les adeptes de l’Histoire comme moi, je vous conseille ce roman si vous êtes à la recherche d’une histoire pétillante et pleine d’émotion !

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