Littérature française

La falaise de la repentie – Marie-Béatrice Gauvin

Après des études de lettres et un Capes de lettres classiques, Marie-Béatrice Gauvin est professeure de lettres classiques. Elle anime une classe MEDIA et une CHAAMS ce qui lui permet de travailler avec des artistes.

Été 1747. Camille Lemonnier, 15 ans, fille d’un meunier installé sur une île de la côte atlantique, se passionne pour la boulangerie et les saveurs nouvelles mais peine à trouver sa place dans ce monde paysan où les femmes sont avant tout des épouses, alors qu’elle a bien d’autres rêves.

Bien qu’elle soit belle et qu’elle fasse tourner bien des têtes, tout ce que veut Camille, c’est devenir boulangère mais son père lui répète encore et toujours qu’aucun boulangerie ne la voudra pour apprentie. Une femme boulangère, on n’a jamais vu cela et on ne le verra jamais.

Ayant perdu sa mère trop tôt, elle trouve en Mme de Tencin, baronne de Ré et célèbre salonnière, un modèle féminin hors-norme qui développe son esprit d’indépendance.

Quand la baronne l’invite à passer l’automne et l’hiver rue Saint-Honoré à Paris, c’est un apprentissage de tous les instants qui débute, à côtoyer Mme de Pompadour, d’Alembert, un maître boulanger du Palais-Royal ou ce bel Hollandais à la réputation sulfureuse…

Vous le savez, les romans historiques sont mon péché mignon et lorsque, cerise sur le gâteau, ils ont pour cadre le règne de Louis XV, mon intérêt croit encore davantage ! C’est ainsi qu’est rentré dans ma PAL pour aussitôt l’en sortir La falaise de la repentie, le premier roman de Marie-Béatrice Gauvin.

Alors forcément, un roman qui me propose une héroïne forte et courageuse, mais parfois aussi un peu casse-bonbons, dans ce XVIIIè siècle qui me fascine tant, il y avait de grandes chances que je l’aime, ce fut le cas car si ce roman d’apprentissage n’est pas forcément très original, il a bien des atouts.

Tout d’abord, il est très bien écrit, Marie-Béatrice Gauvin manie la langue française de bien belle manière et c’est assez rare pour être souligné. Ensuite, il très très bien documenté.

J’adore l’Histoire de France, celle des grands et des petits, et si j’ai des lacunes dans certaines périodes historiques, il y a en une que je peux me targuer de bien connaître, c’est le siècle des Lumières et particulièrement le règne de Louis le Bien-Aimé et bien Marie-Béatrice Gauvin le connait fort bien aussi, je dirai même sur le bout des doigts et elle le fait revivre avec brio dans les mots, les décors, les costumes…

Grâce à elle, j’ai plongé avec délice au coeur du salon de Madame de Tencin, l’une des personnalités les plus en vue de cette époque, dans les rues de Paris et à Versailles auprès de Madame de Pompadour. Camille fréquente Marivaux et d’Alembert, le co-fondateur, avec Diderot, de l’Encyclopédie, Madame Geoffrin qui ouvrira bientôt son salon…

Comme Camille est passionnée de boulangerie et de nouvelles saveurs, Marie-Béatrice Gauvin nous régale des pâtisseries à la mode de cette époque et cela met clairement l’eau à la bouche. Elle, la jeune fille de quinze ans bien naïve, découvre aussi un monde d’ombres et de lumières, et tout ceci concourt à rendre cette histoire passionnante.

J’ai toutefois quelques bémols : le trio amoureux dont on aurait pu se passer, les longueurs car le roman fait près de 500 pages et l’histoire fait par fois du sur place, c’est un peu dommage. Et lorsqu’elle a pour cadre l’île de Ré, elle se révèle moins passionnante pour moi que celle qui a pour cadre Paris. Enfin, le personnage de Camille, très adolescente dans ses réactions, c’est bien normal vu son âge, m’a souvent agacée.

Reste que si vous appréciez tout autant que moi le siècle des Lumières, je vous conseille ce roman qui coche bien des cases pour les amoureux du genre historique.

Un grand merci à Babelio et aux éditions Les moissons pour leur confiance.

5 commentaires sur “La falaise de la repentie – Marie-Béatrice Gauvin

  1. 1747, tu es abonnées à cette époque 😆 Oui, les trio amoureux, ça ne m’enchante jamais non plus dans les romans, faut qu’ils soient bien fait pour que sa passe…

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