Littérature française

L’embuscade – Emilie Guillaumin

Après des études de lettres à la Sorbonne et de criminologie à New York, Émilie Guillaumin a passé deux ans au sein de l’armée de terre française, aventure dont elle a tiré Féminine (Fayard, 2016). L’Embuscade est son deuxième roman.

Nuit d’août. Dans la chambre flotte le parfum de Cédric. Un mois et demi que ce soldat des forces spéciales est en mission. Un mois et demi que Clémence, enceinte, attend son retour avec leurs trois garçons.

Au petit matin, une délégation militaire sonne à la porte. L’adjudant Cédric Delmas est tombé dans une embuscade avec cinq de ses camarades. Il est déclaré mort avant d’être finalement déclaré disparu quelques jours plus tard.

Aux côtés d’autres femmes, épouses de soldats elles aussi, Clémence se retrouve malgré elle plongée dans la guerre secrète menée par la France au Levant. Avec ces questions lancinantes  : que s’est-il réellement passé lors de l’attaque ? Et pourquoi l’armée garde-t-elle le mystère  ?

Avec L’Embuscade, Emilie Guillaumin dessine avec justesse et émotion le combat d’une femme, mère et épouse puissante et courageuse, pour découvrir la vérité sur l’opération menée par son mari qui s’est révélée être un fiasco. 

Dans ce roman, nous suivons Clémence dans son quotidien qui suit l’annonce du décès puis de la disparition de son mari. Avec les veuves de ce régiment de parachutistes, elle va réclamer des comptes à l’Armée afin de savoir ce qui s’est réellement passé lors de l’opération de renseignement qui leur a coûté la vie.

Je n’avais jamais lu de roman mettant en scène l’armée, des militaires et les services de renseignements agissant en Syrie, de ce point de vue là, ce récit, très bien documenté, est très intéressant. Je l’ai trouvé plutôt réaliste et très bien écrit.

Il y a suffisamment de suspens pour maintenir notre intérêt jusqu’au bout même si je pressentais que le dénouement serait exactement comme je l’imaginais, j’ai tourné les pages avec une certaine avidité.

Bien que j’ai trouvé Clémence forte et courageuse mais aussi très froide, je n’ai jamais ressenti d’empathie pour elle, pour ce qu’elle traverse. Je suis restée à la marge de cet aspect du roman, ne ressentant aucune émotion particulière.

De même, j’ai trouvé des longueurs au milieu du roman. J’ai surtout aimé le début et la fin de ce récit, tous les passages liés au séjour des veuves en Syrie ne m’ont semblé ni réalistes ni intéressants alors que tout le reste du roman, l’est.

Ce qui m’a plu en revanche, c’est la vie de ces femmes et de ces familles qui attendent le retour de leur héros à la maison et ce qui se passe lors d’évènements dramatiques : l’aide financière de l’armée, les hommages aux invalides…

Le dénouement est très fort et montre bien le dévouement des militaires envers leur compagnie, leurs camarades et leur patrie. Un roman que je ne regrette pas d’avoir lu mais qui ne m’a pas vraiment touchée et que je vais vite oublier. Dommage.

3 commentaires sur “L’embuscade – Emilie Guillaumin

  1. Avis partagé. J’ai beaucoup aimé entrer dans le quotidien de ces femmes et de ces hommes, mais l’intrigue m’a laissée plutôt froide. J’ai aussi trouvé la fin un peu « forcée » tant le risque qu’ils prennent à tout moment me paraît suffisamment dramatique.

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