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Le loup des ardents – Noémie Adenis

Née en 1991, Noémie Adenis a grandi dans la région de Lille. Elle est diplômée en histoire de l’art et archéologie, ainsi qu’en communication digitale.

1561, Sologne. L’hiver s’abat sur le petit hameau d’Ardeloup. Nuit et jour la neige tombe, transformant implacablement le village en prison, empêchant le docteur Aymar de Noilat de continuer sa route vers Romorantin.

Il est hébergé par Guy le laboureur et sa femme Antoinette dont il va guérir la fille de la fièvre. Quelques temps plus tard, un mal mystérieux se répand parmi les habitants. Certains ont des hallucinations terrifiantes, d’autres hurlent qu’ils brûlent alors qu’ils sont glacés.

Cette maladie qui imprime sa marque noire sur le corps des mourants est-elle l’œuvre d’un démon ou celle d’un assassin ? Bientôt, la superstition embrase les esprits. Il faut un coupable avant qu’il ne reste plus personne pour enterrer les morts…

Le loup des ardents est le premier roman de Noémie Adenis, et pour un galop d’essai, c’est réussi ! J’ai beaucoup aimé ce huis-clos historique où il est question de sorcellerie, de superstition, de mal des ardents, d’où son titre, de vengeance et de malédiction.

L’écriture de l’autrice est fluide et plaisante, mais également bien étayée par de minutieuses recherches, ça se sent mais ça ne tourne jamais à la leçon d’histoire, bravo ! 

Les personnages sont bien dessinés, leur psychologie correspond bien à l’époque à laquelle se déroule l’histoire et l’ambiance, sombre et angoissante concourent à imprimer au récit une réelle tension.

L’histoire en elle-même est passionnante, pleine de suspens. J’ai beaucoup aimé les circonstances du huis-clos et que l’on soit plongé au coeur de ce petit village solognot où l’obscurantisme a encore de beaux jours devant lui. On suit une poignée de personnages auxquels on finit par s’attacher pour les uns et détester pour les autres.

Quant à l’identité du coupable, eh bien, rien ne la laissait présager, si ce ne sont ses aveux, qui surgissent subitement, au détour d’un chapitre, alors que rien, absolument rien, ne permettait de s’en douter ! 

Et même lorsque l’on sait d’où vient le mal, l’histoire ne perd nullement de son intérêt, bien au contraire, car le suspens reste entier sur le mobile et bien malin celui qui parvient à découvrir le fin mot de l’histoire avant que Noémie Adenis nous le souffle.

L’autrice nous régale de ses connaissances en matière de botanique et de médicine mais aussi en chasse aux sorcières, et on a beau savoir que les malheureuses désignées comme tel, n’étaient en aucun cas diaboliques, les circonstances qui amènent la mère de Loïse au bûcher font froid dans le dos.

Un thriller historique comme je les aime, que j’ai eu beaucoup de mal à lâcher et que je vous conseille en dépit de sa fin un peu trop expéditive, mais pour un premier roman, il est vraiment bien fichu.

Merci à La bête noire pour sa confiance !