Nous irons mieux demain – Tatiana de Rosnay

Franco-anglaise, Tatiana de Rosnay est l’auteur de treize romans traduits dans une quarantaine de pays. Plusieurs ont été adaptés au cinéma.

Mère célibataire de vingt-huit ans, ébranlée par le décès récent de son père, Candice Louradour mène une vie sans saveur. Un soir d’hiver pluvieux, à Paris, elle est témoin d’un accident de la circulation. Une femme est renversée et grièvement blessée.

Bouleversée, Candice lui porte assistance, puis se rend à son chevet à l’hôpital. Petit à petit, la jeune ingénieure du son et la convalescente se lient d’amitié.

Jusqu’au jour où Dominique demande à Candice de pénétrer dans son appartement pour y récupérer quelques affaires. Dès lors, tout va basculer…

Pourquoi Candice a-t-elle envie de fouiller l’intimité d’une existence dont elle ne sait finalement rien ? Et qui est cette Dominique Marquisan, la cinquantaine élégante, si solitaire et énigmatique ?

Nous irons mieux demain signe mes retrouvailles avec Tatiana de Rosnay après mon coup de foudre pour Célestine du Bac, paru l’an dernier. Avec ce nouveau roman, l’autrice franco-anglaise retrace avec beaucoup de justesse le chemin d’une femme fragile vers l’acceptation de soi, vers sa liberté.

Cette histoire portée par Candice peut finalement parler à toutes les femmes car cette mère célibataire jongle entre son job d’ingénieure du son, son fils adoré Timmy, son amant Arthur, comme nous toutes en somme. Après le décès de son père, elle a porté à bout de bras sa soeur aînée Clémence et leur mère Faustine sans jamais se plaindre.

Mais Candice a aussi sa part d’ombre, un mal-être qu’elle cache à tous depuis son adolescence. Ses parents, sa soeur, son ex et son amant actuel, personne ne l’a soupçonné.

Sa rencontre avec Dominique, qui a bien des secrets, va lui apporter beaucoup de réconfort bien que son entourage lui crie de rompre les liens avec sa nouvelle amie. Cette quinquagénaire, inconditionnelle d’Emile Zola, va petit à petit prendre place dans sa vie et de son fils, peut-être un peu trop.

Tatiana de Rosnay nous conte avec brio cette rencontre entre Candice et Dominique et l’amitié qui en découle. J’ai trouvé la lecture addictive et j’ai beaucoup aimé l’ambiance mystérieuse qui plane sur ce livre.

Il faut dire que la personnalité énigmatique de Dominique y est pour beaucoup. Si Candice est attirée par cette femme nous le sommes tout autant qu’elle et l’on se demande ce qu’elle cache.

Candice est très attachante de par son vécu, les liens forts qui l’unissaient à son père et les secrets qu’elle cache et que l’on découvre. Quant à Dominique, je l’ai beaucoup plaint pendant cette lecture. Les drames passés et présents qui ont jalonné son existence ne peuvent qu’émouvoir, surtout lors du point final de ce roman.

Cerise sur le gâteau : le personnage d’Emile Zola est le fil rouge de cette lecture et s’il a une place importante dans la vie de Dominique, il va petit à petit en prendre une également dans la vie de Candice.

L’autrice a d’ailleurs emprunté les derniers mots qu’il a dit à son épouse Alexandrine pour titre de ce roman et nous donne sacrément envie de (re)lire l’oeuvre du génial naturaliste.

Pour conclure, voilà un fort bon roman sur l’amitié qui devient emprise que je vous conseille !