Sur la planète O’Zhinn, ravagée par la malédiction de la glaire noire, vivaient des géants maintenant disparus. Tous les 200 ans, ceux-ci sortaient de leur longue hibernation pour entamer une longue migration vers le nord. Décimés par les hommes, leur histoire est désormais une légende qui n’existe plus que dans quelques livres.
Quand un jour, un dernier géant endormi sous terre se réveille à la surprise de tous, la chasse à la bête reprend. Odette, vieille dame excentrique et mystérieuse ayant la conviction que le fléau de la glaire noire est lié à la disparition des géants, se met en quête de celui-ci pour le protéger des hommes à tout prix.
Avec le craintif mais dévoué Childebert à ses côtés, elle accompagnera la gigantesque créature dans son périple aux confins du royaume, dans l’espoir de trouver un remède à son monde en déclin.
Le grand migrateur est une fable écologique et fantastique digne d’une fantaisy médiévale. Augustin Lebon au scénario et Louise Joor aux dessins associent leurs talents pour redonner vie au dernier des grands migrateurs, seul capable de sauver le royaume du chaos.
O’Zhinn connait en effet de nombreuses catastrophes naturelles dues à la glaire noire qui cause de grands sécheresses au sud et des tsunamis au nord du royaume. On découvre donc Odette, ex princesse répudiée par son père, considérée comme une zinzin par ses concitoyens et qui vit avec Childebert, son assistant albinos.
Quand celui-ci lui annonce qu’un géant aurait été vu, elle se met en quête de ce dernier afin de l’aider à réussir sa grande migration, en dépit de la glaire noire qui détruit tout sur son passage.
J’ai beaucoup aimé les personnages, l’univers fantastique crée par les auteurs, qui ressemble à notre Moyen-Âge mais où les dinosaures ont survécu, ont été domestiqués et sont nettement plus petits que ceux qui ont peuplé notre terre.
J’ai apprécié les dialogues, la relation qui se noue peu à peu entre Childebert et Grand, les combats et l’entraide qui va se mettre en place entre dame Odette, Childebert et Yseult, les péripéties qui s’enchainent et la portée écologique de l’histoire car on peut faire des parallèles entre la pollution de la glaire noire et le changement climatique auquel nous devons faire face à notre époque.
Même si l’histoire imaginée par Augustin Lebon est courte et aurait mérité un peu plus d’approfondissements tant dans les personnages que dans l’intrigue car je serai volontiers restée plus longtemps dans cet univers, je l’ai tout de même trouvé bien chouette et porteuse de questionnements. Quant au dénouement, il répond à nos attentes et, au final, j’ai vraiment passé un bon moment.
J’ai aussi beaucoup aimé les planches signées Louise Joor, les couleurs employées, la façon dont l’illustratrice croque les personnages, les animaux, le découpage bien rythmé de l’histoire, c’est une réussite de la première à la dernière page.
Un grand merci aux éditions Rue de Sèvres pour cette chouette lecture qui fait réfléchir petits et grands !
des livres, des livres ! 
3 commentaires sur “Le grand migrateur – Augustin Lebon & Louise Joor”