Littérature française

Le journal de Mary – Alexandra Echkenazi

Fin des années 1950, États-Unis. Mary Meyer vit à Langley avec son mari haut gradé de la CIA et leurs trois enfants. Artiste peintre, féministe, pacifiste – elle est fichée par le FBI comme une activiste de gauche –, Mary est à l’affût de nouvelles expériences.

Quand l’un de ses enfants meurt accidentellement, tout s’effondre. Mary décide de s’installer seule avec ses deux garçons dans le quartier de Georgetown, à Washington, où résident toute la classe politique et la haute société. C’est alors qu’elle recroise un certain Jack, rencontré vingt ans plus tôt à l’université, et que naît une passion qui va durer plusieurs années. Mary accepte de rester l’amour secret de cet homme qui ne peut l’officialiser en raison de ses fonctions. Elle est pourtant celle qui agit dans l’ombre, à ses côtés. Celui qu’elle aime meurt à Dallas le 22 novembre 1963.

Mary est assassinée un an plus tard au bord du fleuve Potomac. Le journal qu’elle tenait n’a jamais été retrouvé. Le journal du véritable amour de JFK… heart_4auteur-editeur-pagesle-journal-de-mary-alexandra-echkenazi

1957, Mary Pinchot Meyer coule des jours heureux dans la banlieue chic de Washington avec ses trois garçons. Issue de l’une des familles les plus prestigieuses et les plus riches d’Amérique, elle est mariée avec l’un des fondateurs de la CIA mais sa vie bascule lorsque son plus jeune fils se fait écraser devant leur maison.

Plus rien ne sera jamais pareil. Face à un tel drame, le couple explose et Mary n’arrive plus à faire face à ses obligations de maman. Elle décide de tout recommencer et de s’installer à D.C dans une petite maison bleue avec ses deux fils. Avec son mari, la rupture est consommée et même si pour l’instant il refuse toute idée de divorce, il accepte de ne plus faire vie commune.

Mary compte bien renouer avec la peinture et s’installe à quelques centaines de mètres de sa sœur Tony et de son mari, Ben, journaliste influent. Le couple est devenu très proche de John et Jackie Kennedy qui viennent d’accueillir leur premier enfant, Caroline.

Vingt ans auparavant, Mary et John s’étaient brièvement rencontré à un bal de fin d’année de collège mais la jeune fille n’avait pas voulu aller plus loin avec John, dont la réputation de séducteur n’était déjà plus à faire. Lui s’était déclaré passionnément amoureux d’elle et lui avait écrit une abondante correspondance à laquelle elle n’osa jamais répondre.

Les deux anciennes connaissances vont donc se retrouver à l’occasion de dîners chez Tony et Ben et Mary va constater avec surprise que John est toujours épris d’elle et qu’il a bien l’intention de la mettre dans son lit…

Plongée fascinante dans l’Amérique des années Kennedy, Le journal de Mary donne la parole à l’une des nombreuses maitresses du 35è président des Etats-Unis qui collectionnait les conquêtes certes mais Mary Pinchot Meyer est cependant un cas à part puisque leur liaison va se poursuivre pendant au moins deux ans.

Les registres de la Maison Blanche l’attestent, la jeune femme rejoignait le président chaque fois que la first lady était absente. Sur une base véridique, Alexandra Echkenazi va nous conter la passion qui les unissait jusqu’à l’assassinat de JFK le 22 novembre 1963 à Dallas.

La personnalité de Mary Pincot Meyer est très intéressante à plus d’un titre : issue de « l’aristocratie américaine », elle a su s’affranchir des convenances pour gagner son indépendance. Féministe de gauche, artiste peintre consommatrice de drogues diverses et variées, divorcée et surtout mère rongée par un deuil impossible, celui de son petit garçon mort à l’âge de 9 ans.

Cette tragédie qui émaille tout le livre m’a beaucoup touchée, mon second fils ayant cet âge, je n’ose imaginer qu’on puisse se remettre d’un tel chagrin et sous la plume d’Alexandra Echkenazi, on assiste à la détresse de cette femme qui essaiera malgré tout de remonter la pente pour ses deux autres fils.

Le journal de mary a beau être un roman, tout sonne terriblement vrai : le deuil, l’art, la famille, l’amour, le désir d’indépendance et l’amour fou entre Mary et John. Au fil des pages, des scènes de vie se succèdent, comme prises sur le vif, on croirait lire le vrai journal de Mary, hélas disparu, volatilisé par la CIA après son décès.

Car c’est là toute la tragédie de cette femme, au moment de la remise du rapport Warren, un an après l’assassinat de JFK, Mary est assassinée à son tour et le coupable ne sera jamais retrouvé, ce qui semble bien curieux puisqu’en tant qu’ancienne maîtresse du président et ex-femme de l’un des directeurs de la CIA, elle était apparemment étroitement surveillée.

Entre fiction et réalité, Alexandra Echkenazi donne chair à cette passion, avec pour toile de fond l’Amérique en mutation des années 60, entre lutte pour les droits civiques et guerre froide. A travers ce journal et les lettres inventées de Kennedy, on découvre un JFK plein d’humour et d’autodérision. Au final, et même si on en connaît d’avance le dénouement tragique de cette histoire, on est happé et on ne lâche plus le livre jusqu’à sa dernière page et on a qu’une envie : en savoir encore plus.

Merci à Célia et aux éditions Belfond pour cette lecture au cœur des années Kennedy, j’ai adoré !

10 commentaires sur “Le journal de Mary – Alexandra Echkenazi

  1. Je viens de le finir, j’ai moi aussi adoré. J’aime beaucojp les références à certains livres. C’est bien ecrit, on est plongé dans les annees 60 😊

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