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L’île des absents – Caroline Eriksson

On l’appelle le Cauchemar. C’est un lac à l’eau noire et stagnante, quelque part en Suède, dont la légende raconte qu’il est maudit. Au milieu du Cauchemar, il y a un îlot. Sur cet îlot, Alex et la petite Smilla vont faire une promenade, tandis que Greta les attend dans la barque amarrée au rivage, puis s’endort. À son réveil, la nuit tombe et seuls retentissent au loin les cris lugubres des oiseaux aquatiques. L’homme et la fillette ont disparu. De retour dans le cottage que la petite famille occupe au village, Greta fouille chaque pièce et tente en vain de joindre Alex. En proie à la panique, elle décide de se rendre au commissariat. Seulement, sur place, un policier lui annonce qu’elle n’est pas mariée et n’a jamais eu d’enfants. Qui sont Alex et Smilla ?

Greta est venue passer le week-end dans la maison de campagne de son amoureux Alex avec leur fille Smilla. Alors qu’ils partent explorer l’île en face de la maison, surnommée le Cauchemar, Alex et Smilla disparaissent.

Après plusieurs heures d’angoisse, elle signale leur absence à la police. Lors de sa déposition, l’agent lui apprend qu’elle n’est pas mariée ni mère de famille. Totalement abasourdie par cette révélation, elle retourne au chalet et perd peu à peu la notion du temps.

Au fil des heures, Greta a du mal à faire le tri entre réalité et fiction. Elle se livre au lecteur et on apprend que son père a connu une mort violente, alors qu’elle n’avait que 8 ans, dont elle se sent responsable et qu’elle vit une passion destructrice avec Alex, un homme marié particulièrement toxique dont elle ne sait comment se défaire.

Tout est confus dans l’esprit de Greta, est-elle une affabulatrice ? Victime d’hallucinations ?

Plébiscité par la critique et le public lors de sa parution en Suède, L’île des absents est le premier thriller de Caroline Eriksson qui nous plonge au cœur de la campagne suédoise et nous prend dans ses filets. Le format resserré et les chapitres courts installent une tension palpable, piégeant le lecteur à grand renfort de twists et de montée d’adrénaline.

L’auteure tisse bien son récit même si j’ai trouvé les fils un peu trop faciles à dénouer, j’ai préféré l’atmosphère, elle, très réussie, toute en irréalité et en angoisse, notamment grâce à la finesse de la construction psychologique et la réflexion documentée sur les traumas de l’enfance, des points que j’ai trouvé très intéressants.

Caroline Eriksson met la famille à l’honneur dans son récit : les relations conjugales toxiques, dominées par des pervers narcissiques qui humilient sans cesse leurs épouses par leurs liaisons adultères bien visibles mais surtout par la violence psychologique dont ils font preuve envers leur moitié.

Il est aussi beaucoup question des relations filiales : celles, difficiles, entre mères et filles, entre incompréhension et jalousies mais qui semblent incassables. Et celles entre les pères et leurs filles, dans l’adoration mutuelle.

Autant vous le dire, ce roman a ses adeptes et ses détracteurs, soit on aime soit on déteste, soit on rentre dans l’histoire soit on reste à la marge. Je ne suis pourtant dans aucun de ces deux cas, j’ai aimé suivre Greta et les thèmes qu’abordent l’auteure mais comme je n’ai pas le même vécu que les femmes qui habitent ce récit, j’ai eu du mal à me sentir concernée ni à m’impliquer, je me suis simplement laisser porter par les événements.

Pour autant, j’ai apprécié cette lecture que j’ai lu avec une certaine avidité, signe que c’est un thriller qui a su m’embarquer même si pour moi il est un peu trop mélodramatique et prévisible.

Julie, qui m’a fait l’amitié de partager cette lecture avec moi, a adoré et même eu un coup de cœur, je vous invite à lire son avis ici.

Un grand merci Anne et aux Editions Presses de la cité pour cette lecture addictive !

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