Cosy mysteries, romans policiers et thrillers

La maison des absents – Tana French

Broken Harbour, un lotissement fantôme à quelques encablures de Dublin ; un chantier laissé à l’abandon, où de braves gens ont englouti leurs économies avant que les promoteurs et les banques fassent faillite. 

Autrefois, cette petite ville accueillait l’été les ouvriers dublinois, quand quelques jours au bord de la mer d’Irlande dans une caravane de location suffisaient à faire d’eux des princes. Depuis, le désespoir a grignoté l’air et contaminé les esprits. Dans une maison sur le rivage, Patrick Spain et ses enfants sont morts, sa femme Jenny a été grièvement blessée.

la-maison-des-absents-tana-frenchauteur-éditeur-pagesLe mois de septembre arrive bientôt à son terme et je ne vous ai pas encore parlé des livres de la sélection d’octobre du prix ELLE des lectrices 2014 ! Je ne vous présenterais pas à nouveau Tout ce que je suis, lu en juin, je préfère vous renvoyer à mon billet ici, si le sujet vous intéresse. Dans la catégorie document, l’autobiographie d’Edna O’Brien, Fille de la campagne m’est littéralement tombée des mains, comme à la plupart de mes co-jurées d’ailleurs. C’est pourtant un genre que je ne déteste pas mais celles que j’ai lus jusqu’ici étaient l’œuvre d’auteurs aimés, et c’est là que ça coince en ce qui me concerne, Edna O’Brien est pour moi totalement inconnue, et je n’ai absolument pas réussi à rentrer dans ce livre, encore moins à le finir. Heureusement, le sort ne s’est pas acharné sur moi, et j’ai lu et aimé le policier, La maison des absents de Tana French, ouf !

L’inspecteur principal Mike Kennedy et Richie Curran, un bleu tout juste arrivé à la Brigade Criminelle de Dublin, se voient confier une enquête qui promet de faire les gros titres des journaux. Dans une maison familiale de la banlieue de Dublin, les Spain, ont connu une fin tragique. le père, Patrick, et ses enfants de 4 et 6 ans sont morts, seule Jenny, la mère de famille est encore vivante, grièvement blessée mais vivante. Que s’est-il passé dans ce lotissement à l’abandon, touché de plein fouet par la crise économique ? Les promoteurs ont fait faillite, emportant avec eux les rêves des familles qui l’habitent, le chômage a fait le reste. Les Spain qui semblent avoir tout pour être heureux ont-ils attisé la jalousie de leurs voisins, de leurs familles ou de leurs amis ? Que sait-il passé dans cette maison ? Comment le tueur a pu décimer les Spain sans aucun signe d’effraction ?

L’enquête policière s’annonce corsée, car si la maison est immaculée, les murs sont percés de trous et on y a dissimulé des caméras partout. La scène du crime ne raconte pas qu’un fait divers tragique, il y a bien un mystère, chez les Spain. Les premiers soupçons se portent comme toujours celle qui a découvert les corps, Fiona Rafferty, la soeur de Jenny. Puis, sur le père de famille, sur Jenny, seule survivante du drame, sur un rôdeur, mais qu’en est-il finalement ? Est-ce la solution la plus évidente qui est forcément la bonne ? Tana French tisse sa toile sur fond de crise économique et nous livre ici un polar prenant, passionnant, même s’il se révèle aussi un peu trop bavard parfois. C’est un thriller plutôt original, qui nous montre l’envers du décor : les interrogatoires, le travail sur la scène de crime avec notamment la collecte d’indices, les autopsies mais aussi les recherches sur l’ordinateur de la famille, l’exploration des forums, mails… pour en savoir plus sur cette famille qui avait bien des secrets.

Tana French fait aussi la part belle à la psychologie des personnages, celle des policiers tout d’abord, mais aussi celle des victimes et du principal suspect. Il n’y a pas vraiment de héros ni d’anti-héros, mais plutôt une galerie de personnages crédibles, pris dans la réalité économique de l’Irlande, qui après avoir connu un succès insolent, connait désormais un déclin très important, plongeant bon nombre d’irlandais dans la difficulté. Derrière les façades des maisons de ce lotissement de Broken Harbour, se cachent bien des secrets et des faux-semblants, c’est ce que nous démontre Tana French avec brio tout au long des 500 pages de La maison des absents.

Une lecture assez passionnante mais un bémol tout de même : la vérité une fois révélée, s’avère atroce mais aussi d’une triste  banalité.

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Lu dans le cadre du prix ELLE des lectrices 2014 sélection de septembre et du challenge La plume au féminin édition 2013 :

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34 commentaires sur “La maison des absents – Tana French

    1. Oh il ne faut pas car c’est un bon roman, il a fait l’unanimité parmi mes co-jurées blogueuses, c’est la première fois, alors si nous sommes toutes d’accord, je crois qu’il vaut la peine d’être lu 🙂

  1. Ton avis m’a beaucoup intrigué. Le nom de l’auteur me disait vaguement quelque chose. J’ai farfouillé dans ma bibliothèque et ai trouvé un de ss premiers romans en anglais, toujours pas lu, THE LIKENESS. Maintenant, grâce à toi, j’ai une furieuse envie de le lire ENFIN. C’est un pavé par contre… Mais on diut tellement de bien de cette auteure que je ne devrais plus avoir de scrupule à le sortir enfin de ma PAL, pour ensuite lire le livre que tu viens de chroniquer…

    Merci à toi d’avoir fait ressortir de vieux souvenirs.

    1. Apparemment Tana French est très connue, ce roman m’a en tout cas donné envie de la lire à nouveau. J’espère que le titre de ta PAL sera tout aussi bon que celui-ci

  2. Tu fais diablement envie et il a plein de choses qui me plaisent : l’Irlande, la mer et un bon suspense ! J’adore la couverture également !!! Je note, comme Belette, je me sens obligée mais j’attendrai qu’il sorte en Poche !^^

  3. Je n’en avais pas du tout entendu parler mais ton beau billet me donne envie de le noter. J’espère que mes pérégrinations en bibliothèque me permettront de le trouver.
    Biz Bianca

  4. j’ai beaucoup aime ce livre, il y a juste une petite chose qui m’a genee, c’est que la maniere de s’exprimer ou de se comporter du detective ne me semblait pas tres masculine. C’est moi ou bien?

  5. je faisais partie du prix elle l’année dernière et la sélection polars s’est révélée catastrophique. J’espère que ce n’est pas le cas cette année !

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