Le Domaine de l’héritière – Lucinda Riley

Lu dans le cadre des 12 pavés que j’aimerai sortir de ma pal en 2024 : 1/12

Lucinda Riley est née en Irlande, et après une carrière d’actrice au théâtre, au cinéma et à la télévision, elle écrit son premier roman à 24 ans. Ses livres ont depuis été traduits dans 40 langues, vendus à 50 millions d’exemplaires et continuent de toucher et d’émouvoir dans le monde entier. Après avoir élevé ses quatre enfants dans le comté de Norfolk, en Angleterre, elle a réalisé son rêve en 2015 et acheté une ferme isolée en Irlande, où elle a écrit ses cinq derniers romans. Atteinte d’un cancer depuis 2017, Lucinda s’est éteinte en 2021, entourée de sa famille.

Gassin, sud de la France, printemps 1998. Alors qu’elle a tout fait pour prendre ses distances avec ses origines aristocratiques, Émilie de La Martinières se retrouve seule héritière de l’imposant château familial en manque d’entretien : un cadeau empoisonné dont elle se serait bien passé.

Et pourtant, de retour au domaine, elle est troublée par les souvenirs qui lui reviennent. Les volets bleu clair, les grands cyprès de part et d’autre de l’entrée, la cour qui embaume la lavande, les vignobles alentour… Tout la ramène à son enfance.

Mais Émilie comprend bientôt que ces vieilles pierres si familières cachent de nombreux secrets. Et quand elle découvre un recueil de poèmes écrit par sa tante Sophia dont la seule mention était proscrite dans sa jeunesse, Émilie met au jour la tragique histoire d’amour qui a bouleversé sa famille sous l’Occupation…

De la Provence au Yorkshire, de 1998 aux heures sombres de l’Occupation, Lucinda Riley nous offre avec Le domaine de l’héritière une émouvante fresque multigénérationnelle à travers les destinées entremêlées de personnages pris dans les tourments de la guerre.

L’autrice, comme à son habitude, alterne présent et passé, pour nous raconter deux histoires, celle d’Emilie de nos jours, une jeune femme très ingénue et mal dans sa peau, on se doute dès le début qu’elle se fera avoir par le bellâtre Sébastian, qui semble trop gentil pour être honnête.

J’ai eu envie de la secouer pendant une bonne partie du roman pour qu’elle ouvre enfin les yeux sur les véritables motivations de Sebastian. Heureusement, notre héroïne prend au fil des pages de l’assurance et montre enfin sa force de caractère.

Mais aussi celles de Venetia, de Constance, la grand-mère de Sebastian et Alex, d’Edouard, le père d’Emilie, et de Sophia, la jeune sœur d’Edouard pendant la seconde guerre mondiale.

Si j’ai apprécié la partie au présent, j’ai préféré, comme souvent, celle au passé que j’ai trouvé réellement passionnante et riche en émotions. J’ai tremblé pour les personnages, émue par le sort de certains d’entre eux qui auraient mérité de survivre à cette guerre et qui ont succombé sous la torture et les balles nazies.

L’histoire de Constance, venue d’Angleterre, et racontée par Jacques à Emilie de nos jours, permettra à la jeune femme de découvrir son histoire familiale et porter un regard différent sur ses ancêtres et ce magnifique château d’enfance qui se trouve au cœur de l’histoire et dont elle est désormais l’héritière.

C’est une belle fresque historique que Lucinda Riley nous propose, qui nous plonge au cœur des activités de la Résistance française en pleine Occupation, avec le soutien des espions anglais.

Entre amours, trahisons, espionnage, l’histoire est dense, passionnante, avec des personnages féminins forts et attachants. L’écriture de Lucinda Riley est fluide, le récit se lit très facilement et même si certains évènements se devinent aisément, je n’ai pas boudé mon plaisir.