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Le cadavre du Métropolitain – Lee Jackson

A la fin du XIXe siècle, Londres est une cité tentaculaire aussi monstrueuse que fascinante où le crime s’épanouit sans vergogne. Cette capitale est le terrain de chasse de Decimus Webb, inspecteur de Scotland Yard au flegme tout britannique… Lorsqu’une jeune femme est étranglée dans le métro fraîchement inauguré, la presse s’empare de l’affaire et le public en émoi réclame l’arrestation du  » meurtrier du métropolitain « . L’ inspecteur Webb aura besoin de toute sa clairvoyance pour progresser dans cette enquête qui va l’entraîner des taudis londoniens jusqu’au  » Foyer d’Holborn pour femmes repenties « , dirigé par l’intraitable Miss Philomena Sparrow.

Premier volet d’une trilogie, le cadavre du Métropolitain se déroule en 1864, l’année où est inaugurée la ligne 1 du métro londonien, et dès cette première année, un meurtre est commis. Inspiré par un fait réel, Lee Jackson plante son décor en pleine époque victorienne et en profite pour disséquer la société qui est en plein bouleversement avec la révolution industriel. Il met en scène ici un inspecteur bien ancré dans son époque puisqu’il se déplace en vélocipède, une rareté à l’époque. Ce moyen de transport, surnommé casse-patates, apparaît pour le moins comme incongru et fait passer son propriétaire pour un original.

L’auteur est comme Anne Perry un spécialiste du roman policier victorien et cet ouvrage, s’il a comme un point de départ un meurtre, n’est pas vraiment un roman policier, enfin pas assez à mon goût, l’enquête est surtout un prétexte qui permet à Lee Jackson d’explorer les bas-fonds de Londres et en particulier le sort réservé aux femmes pauvres qui n’ont comme autre choix qu’être bonne dans une maison, esclave serait un meilleur terme, ou prostituée.

Roman choral, il met en scène une foule de personnages, tous divers, mais dont les noms se ressemblent et j’ai eu du mal à entrer dans l’intrigue et surtout à repérer qui était qui. Il y a aussi beaucoup de mise en scène et un procédé narratif qui peut irriter par moments, dans un même chapitre, on saute de lieux en lieux et de personnages en personnages et on est par moment pris à témoin, cela m’a un peu décontenancé je l’avoue. Les personnages de Clara White, ancienne voleuse repentie, et de Mr Phibbs alias Henry Cotton, écrivain naturaliste en herbe, sont en revanche attachants. L’inspecteur Decimus Webb n’est là qu’en filigrane, Lee Jackson ne lui donne pas d’épaisseur alors qu’il est censé mener l’intrigue.

La lecture reste néanmoins agréable et intéressante mais j’espère que les volumes 2 et 3 (que j’ai déjà achetés) seront d’une verve plus policière que celui-ci.

Si vous recherchez un roman policier victorien, je vous conseille plutôt la série des Thomas et Charlotte Pitt d’Anne Perry.

Lu dans le cadre du challenge Polars Historiques, du challenge God save the livre, du challenge Victorien

   

5 commentaires sur “Le cadavre du Métropolitain – Lee Jackson

  1. « l’auteur lui donne de l’épaisseur »… il me semble qu’en effet, il est grassouillet ! Je n’avais pas trop aimé et j’aurais aussi attribué 2 petits coeurs sur 5.

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