Littérature anglaise

L’enfant du Titanic – Leah Fleming

15 avril 1912. Dans l’horreur du naufrage, deux femmes qui n’auraient jamais dû se rencontrer voient leurs destins liés à jamais. Sauvées in-extremis, May et son bébé trouvent chaleur et réconfort dans les bras de Céleste. Une amitié est née, qui se renforce au fil du temps. Mais alors que survivre a donné à Céleste courage et goût de la liberté, May semble n’avoir jamais surmonté le drame. Un lourd secret qu’elle porte depuis le soir du naufrage pèse sur sa conscience…

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Le drame du Titanic a toujours eu une place à part dans mon imaginaire d’enfant, je n’ai pourtant jamais lu de livres sur le sujet mais vu de nombreux documentaires avec des survivants. Ce drame, très émouvant, a pourtant fait l’objet d’une abondante littérature et de films, notamment celui que vous avez toutes en tête avec Kate Winslet et Leonardo di Caprio. Aussi, s’il ne m’avait pas été recommandé par Evilys2angel je serais passée à côté, pensant, à tort, que c’était un roman à l’eau de rose, et d’autant plus que je ne suis pas cliente France Loisirs. Là, j’ai eu la chance de le trouver d’occasion, alors je n’ai pas hésité et j’ai bien fait.

Le récit démarre lorsque les deux héroïnes quittent l’Angleterre pour rejoindre l’Amérique, et sans ce drame, elles ne seraient jamais devenues amies. Céleste est passagère de première classe, elle vient d’enterrer sa mère et repart à Akron rejoindre son mari et son fils. Heureuse de retrouver son petit garçon qu’elle a du laisser quelques semaines, elle redoute de retrouver son époux, un homme violent qui lui fait vivre un enfer. May est passagère de 3è classe, son mari et sa petite fille d’un an, partent rejoindre un oncle du jeune homme, pour l’espèrent-ils, une vie meilleure, mais la terrible nuit du 15 avril 1912 va voir les rêves de May s’effondrer.

Le récit du naufrage ne prend que quelques pages mais il reste néanmoins très émouvant. Lorsque l’on pense que ce sont les passagers des premières et secondes classes qui ont été majoritairement sauvées, faute de canots de sauvetage suffisants, c’est révoltant. Tous ces hommes, femmes et enfants, qui ont péri noyés, transis de froid et terrorisés par leur inéluctable fin. Lorsque l’on songe que des bateaux ont refusés de porter secours aux naufragés, on ne peut que verser quelques larmes sur les sorts de ces malheureux, j’avoue pour ma part avoir été très émue.

Le sujet du roman n’est pas le naufrage en lui-même mais ce qu’il est advenu ensuite. Leah Fleming fait de son récit un bel hommage aux survivants, hommes et femmes, qui ont tout perdu, familles et argent, et qui arrivent aux Etat-Unis littéralement sonnés. Comment se reconstruire lorsqu’il ne reste plus rien de sa vie d’avant ? C’est ce que vont faire Céleste et May, rester debout, et avancer coûte que coûte.

L’enfant du Titanic, c’est aussi deux beaux portraits de femmes, de conditions sociales très différentes, prisonnières de leurs conditions sociales, l’une devant obéir à son mari et qui ne rêve pourtant que de liberté, et l’autre qui doit élever son enfant seule. L’auteure revient également sur les combats que mènent les femmes à l’aube de la première guerre mondiale, notamment ceux du droit de vote des femmes et du divorce.

Un roman riche en émotions, qui se lit facilement et très vite, ses 600 pages ont été rapidement avalées, et que je vous conseille si vous aimez les destins de femmes sur plusieurs décennies.

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Lu dans le cadre des challenges La plume au féminin et God save the livre 

  

22 commentaires sur “L’enfant du Titanic – Leah Fleming

  1. Je l’ai acheté récemment aussi après la belle critique de evilysangel.
    Et ton billet me donne encore plus envie de m’y plonger! Ce sera sans doute du coup une de mes prochaines lectures!

  2. Ah! Comme je l’attendais cet avis sur ce roman! Je suis vraiment contente que tu ais passé un bon moment de lecture et que les pages se soient tournées aussi vite… C’est vrai que le naufrage en lui-même n’est pas réellement le sujet du livre mais, comme tu l’as si bien dit, la capacité des survivants à continuer la route… Si je ne l’avais déjà lu, je sauterai sur le premier exemplaire qui me vient sous la main 🙂

    1. J’ai donc été à la hauteur ouf 🙂 J’espère avoir autant donné envie que toi tu m’as donné envie, en tout cas jusqu’à présent tes conseils lecture m’emballent !

  3. Ce livre est magnifique. J’aime beaucoup les sagas familiales autour d’un secret de famille. Et là on est servie. Les sentiments évoqués sont toujours très justes. Comme tu le dis Bianca, les 600 pages de ce roman se lisent à une vitesse… On s’attache également assez vite aux personnages qui ont tous une histoire particulière, un vécu et un caractère différent. Je le conseille donc aussi! 😉

    1. Ces deux femmes sont en effet très attachantes et ces deux destins assez bouleversants, contente que tu aies aimé autant que moi, en tout cas il ne faut que l’épaisseur soit un frein, car comme toi je l’ai lu très vite 🙂

  4. Je découvre ta critique sur ce livre suite à mon article 🙂 Pour le coup, il ne m’a pas inspiré plus que ça… Mais je suis d’accord avec toi sur le naufrage : je l’ai trouvé très juste, et surtout ça renouvelle un peu cette scène qu’on connait « par cœur » entre tous les livres et films.

    1. Je ne déteste pas une lecture bien romanesque de temps en temps et j’avoue que j’avais passé un bon moment avec ce livre contrairement à toi 😉

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