Littérature anglaise

L’été avant la guerre – Helen Simonson

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  et du Mois anglais :

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Été 1914. Beatrice Nash, jeune professeure, découvre le village de Rye et sa gentry locale. Elle a fait vœu de célibat et se rêve écrivain – des choix audacieux dans la société conservatrice de ce début de siècle, que l’entrée en guerre de la Grande-Bretagne vient bouleverser. Les hommes s’engagent, et Beatrice voit partir Hugh, le neveu de sa chaperonne, avec un étrange sentiment…

Eté 1914. La petite ville de Rye, dans la campagne anglaise, accueille son nouveau professeur de latin et au grand dam de l’édile et de son épouse, le choix de la gentry locale s’est porté sur une jeune femme, sous l’impulsion de Agatha Kent et de lady Wheaton.

Beatrice Nash, qui occupait l’emploi de secrétaire et de gouvernante de son père, se trouve bien démunie suite à son récent décès. Mise sous tutelle par sa tante qui entend bien la priver de ses biens jusqu’à ses 25 ans, cette offre d’emploi tombe à point nommé pour la sauver de la misère.

Sur le quai de la guerre, Hugh Grange, le neveu de Agatha Kent, est chargé de l’accueillir. Il lui confie qu’il est d’autant plus ravi de son arrivée qu’en l’absence de professeur de latin, c’est lui qui a du donner les leçons et qu’il est bien content de se débarrasser de cette corvée.

Soutenue par les uns, épiée et critiquée par les autres, Beatrice n’aura que peu de temps pour s’approprier cette nouvelle vie car la guerre vient bouleverser le quotidien de chacun et rabattre les cartes de leur petite société…

Dans ma PAL depuis sa parution en 2016, j’avais prévu de lire dès janvier L’été avant la guerre pendant le mois anglais et l’avais inséré dans ma liste des 12 pavés à lire en 2018, une bonne résolution que pour l’instant je tiens, pourvu que ça dure !

Cette belle brique a été mon livre de chevet pendant près de deux semaines, je pensais en fait le lire en journée mais les abondantes longueurs ont eu raison de moi, au point que j’ai failli l’abandonner.

J’ai finalement tenu bon et plutôt bien apprécié cette histoire campagnarde, notamment grâce aux personnages de Beatrice, Hugh, Agatha et Daniel que j’ai trouvés sympathiques et attachants. La longue galerie de personnages, il y a de nombreux protagonistes dans ce roman, permet à Helen Simonson d’exploiter au mieux la société corsetée à l’aube de la première guerre mondiale avec un certain nombre de portraits dressés avec humour, vivacité et raillerie, certains frisent même joyeusement la caricature, entre bien-pensants, commérages, ragots et bigots.

L’auteure nous donne à lire une chronique sur la fin d’un monde très organisé, avec des repères sociaux marqués, confinant au corsetage de la société : les pauvres sont faits pour être pauvres, inutile de trop bien les éduquer ou de les aider à faire des études poussées, et les riches pour être riches et commander.

Les échanges entre les différents personnages se font souvent à fleuret moucheté : les propriétaires terriens et la noblesse locale sont vent debout contre les bourgeois incarnés ici par le maire et sa femme.

Le roman met en lumière les préjugés auxquels font face les femmes célibataires mises sous tutelle en l’absence de mari et le comportement irréprochable qu’elles doivent avoir si elles veulent se marier, les filles-mères, les réfugiés belges devant vivre de la charité des habitants, l’homosexualité encore tabou…

Le quotidien bien tranquille des notables et des moins aisés va être balayé par la guerre. Les jeunes filles bien nées encouragent les hommes à s’enrôler sous peine de recevoir une plume blanche équivalente à une infamie, quant aux autres, ils partent à la guerre aussi.

Ce conflit va faucher riches et humbles, les mettant ainsi sur un pied d’égalité. Bien nés ou non, les tirs ennemis ne font pas le distinguo et ces hommes tombés au champ d’honneur dès les premières semaines du conflit, vont briser les carcans sociétaux.

Un roman intéressant et bien écrit, qui aborde des thématiques très intéressantes, dommage qu’il y ait autant de longueurs, de descriptions inutiles et assez peu d’évènements mais je vous le conseille néanmoins pour son atmosphère so british, ses personnages et tous les sujets qui le traversent et qui sont à mon sens bien traités.

Merci aux éditions Nil pour cette lecture fleuve et pleine d’intérêts !

23 commentaires sur “L’été avant la guerre – Helen Simonson

  1. Personnellement j’ai adoré ce roman ! Je viens également de poster mon avis très positif , les longueurs ne m’ont pas dérangés mais j’aime beaucoup cette ambiance a l’anglaise donc ça a sûrement joué !

    1. J’aime beaucoup l’ambiance anglaise aussi, le contexte historique également mais j’avoue que les longueurs m’ont vraiment gêné, je suis contente que cela n’ait pas été ton cas !

  2. Je n’ai pas écrit de billet, mais j’avais trouvé moi aussi quelques longueurs. Malgré cela, c’est une belle histoire. Mais pas un coup de cœur.

    1. Peut-être que tu y verras moins de longueurs que moi, je t’encourage à te faire ta propre opinion, l’histoire et les personnages valent le coup !

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