Littérature française

Libre d’aimer – Olivier Merle

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  :

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Juillet 1942. Elle s’appelle Esther, elle a vingt ans, elle est juive.
Ses parents ont été arrêtés, elle erre dans les rues de Paris, perdue et terrifiée. Alors qu’elle se repose sur un banc, son regard croise celui d’une femme élégante, plus âgée qu’elle, qui fume de longues cigarettes à la terrasse d’un café.
Esther ne le sait pas encore mais sa rencontre prochaine avec Thérèse Dorval, l’épouse d’un homme cynique et violent qui collabore avec les Allemands, va bouleverser sa vie.
Naissance d’un désir irrésistible, en pleine tragédie. Amour interdit de deux femmes emportées par le feu de la passion.
À Dinard, où elles se réfugient, elles devront, sous la pluie des bombes alliées, décider de leur destin : se séparer pour tenter de survivre ou accepter de mourir par amour.

Juillet 1942. Esther a vingt ans et vit avec ses parents dans un appartement parisien lorsque le jour de son anniversaire, la police française frappe à la porte. Sa mère lui ordonne de se cacher dans l’armoire et de n’en sortir sous aucun prétexte. Ses parents sont aussitôt arrêtés et la jeune fille attend plusieurs heures dans sa cachette avant d’oser s’en extirper.

Elle a faim et décide d’aller acheter des provisions avec la carte de rationnement familial. Sur place, elle prend peur et retourne chez elle. Mais alors qu’elle arrive sur le palier, elle se rend compte que des personnes fouillent l’appartement en vue de l’occuper. Avec quelques francs en poche, elle arpente Paris et tombe sur une femme d’une beauté stupéfiante qui fume une cigarette dans un salon de thé.

Les jours qui suivent, elle se plante devant le salon de thé pour l’admirer, c’est alors que Thérèse Dorval, l’objet de toutes ses attentions, vient à sa rencontre. Elles font connaissance autour d’une tasse de thé et Mme Dorval lui propose de devenir sa bonne. Elle n’ignore pas qu’Esther est juive mais irrésistiblement attirée par sa beauté, elle l’emmène chez elle…

Libre d’aimer raconte l’histoire d’amour entre Esther et Thérèse sous l’Occupation. Un amour interdit, tabou, dans la France de Vichy où les femmes doivent enfanter pour le bien de la patrie. Tout sépare pourtant les deux femmes : leurs origines, leurs conditions sociales, leurs religions…

Esther est juive, issue d’une famille modeste, qui jusqu’à ce que les lois de Vichy l’en empêchent, menait une brillante scolarité au lycée Louis-le-Grand.

Thérèse est issue d’une vieille famille de la noblesse française qui a uni son destin à l’homme qui avait été choisi par son père. Dorval est brutal et Thérèse va vite se rendre compte que seules les femmes l’attirent. Jusqu’à sa rencontre avec Esther, elle mène une vie libre : elle fume, côtoie le milieu interlope, au grand dam de son époux auquel elle se refuse et de ses parents, scandalisés par la vie que mène leur fille d’autant plus que Thérèse va se mettre en tête de divorcer.

Au-delà de l’histoire d’amour pleine de sensualité entre Esther et Thérèse pour lesquelles on se prend très vite d’affection, Olivier Merle revient sur le contexte historique et sociologique dans lequel évoluent ses personnages, celle de la France de Vichy, une France patriarcale où les hommes décident de tout à la place de leurs femmes.

Une France qui exile les juifs vers les camps de la mort, refuse l’homosexualité, le divorce et prône avant tout la fertilité et la famille. Si Esther vit dans la peur permanente d’être reconnue comme une juive, Thérèse a aussi beaucoup à perdre : le simple fait de quitter le domicile conjugal peut l’amener tout droit en prison !

Pour autant, ce contexte historique n’est jamais au premier plan, l’auteur privilégie l’histoire d’amour passionnée et sensuelle entre ses héroïnes et le risque qu’elles encourent si leur homosexualité était révélée. Et il abuse parfois de certaines facilités : les deux jeunes femmes trouvent toujours des solutions comme par enchantement à tous leurs problèmes, ce que j’ai trouvé peu crédible, tout comme j’ai été surprise qu’Esther ne tente à aucun moment de savoir ce qu’étaient devenus ses parents.

Malgré ces petits bémols, j’ai été emportée par l’histoire, tremblant pour Esther et Thérèse, craignant un dénouement dramatique à chaque fois qu’un grain de sable se mettait sur leur route. Un très bon moment de lecture que cette histoire très touchante !

Si vous êtes à la recherche d’une romance qui sort des sentiers battus, Libre d’aimer pourrait vous plaire.

Un grand merci à Babelio et à X.O éditions pour cette lecture romanesque !

10 commentaires sur “Libre d’aimer – Olivier Merle

  1. J’ai trouvé que le roman commençait bien puis au fil des pages plusieurs choses ont commencé à me gêner – à commencer par le fait que les héroïnes devenaient de plus en plus insipides à mes yeux, et ce qu’il se passe quand Esther sort du casino… no comment.

  2. Un roman qui me tenterait bien, dommage qu’il y ait des petits bémols. Dans la vie, tout ne s’arrange pas toujours, bien que je connaisse des gens chez qui ça arrive souvent.

    Tiens, le nom de l’auteure me fait penser que j’ai un « Merle » dans ma PAL avec « La mort est mon métier »…

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