Littérature française

L’aile des vierges – Laurence Peyrin

Lu dans le cadre du challenge 1 pavé par mois  et du Mois anglais :

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Angleterre, avril 1946. La jeune femme qui remonte l’allée de Sheperd House, majestueux manoir du Kent, a le coeur lourd. Car aujourd’hui, Maggie Fuller, jeune veuve au fort caractère, petite-fille d’une des premières suffragettes, fille d’une sage-femme féministe, entre au service des très riches Lyon-Thorpe.
Elle qui rêvait de partir en Amérique et de devenir médecin va s’installer dans une chambre de bonne. Intégrer la petite armée de domestiques semblant vivre encore au siècle précédent n’est pas chose aisée pour cette jeune femme cultivée et émancipée. Mais Maggie va bientôt découvrir qu’elle n’est pas seule à se sentir prise au piège à Sheperd House et que, contre toute attente, son douloureux échec sera le début d’un long chemin passionnel vers la liberté.

Sheperd House, dans le Kent, 1946. Maggie Fuller vient de perdre son mari Will, lourdement handicapé, depuis sa chute d’un toit en 1939. En dépit de sa volonté de devenir médecin, la jeune femme, fille et petite-fille de sages femmes féministes en diable, a fait une croix sur ses études pour s’occuper de son époux.

Bien qu’ayant tout sacrifié pour Will, leur union sera malheureuse et en ce jour d’avril, elle se présente pour prendre le poste de femme de chambre de lady Lyon-Thorpe, que l’ensemble de la domesticité a affublé du sobriquet de Pippa-ma-chère, dans son dos.

Son but est de gagner suffisamment d’argent afin de gagner l’Amérique et d’y poursuivre enfin des études de médecine. Sa condition de domestique est pour elle bien dégradante et contre toutes les idées progressistes qu’elle prône.

Les Lyon-Thorpe sont en effet l’archétype même de l’aristocratie anglaise qui continue de mener une existence oisive et edwardienne. Alors qu’elle tente de retrouver son chemin dans l’immense propriété, elle tombe sur sir John Lyon-Thorpe, une rencontre qui va changer sa vie…

L’aile des vierges est le quatrième roman de Laurence Peyrin. Cette ancienne journaliste s’est fait connaître avec La drôle de vie de Zelda Zonk (prix Maison de la presse 2015), Hanna et Miss Cyclone qui fut l’une de plus belles lectures de 2017.

Et si j’ai beaucoup aimé les précédents opus de l’auteure, cette fois-ci ce fut un coup de cœur. Je crois que Laurence Peyrin devient véritablement une valeur sûre à mes yeux car à chaque lecture, la magie opère et me transporte.

Tout d’abord l’atmosphère à la Downton Abbey de la première partie du roman m’a comblé, j’adore cette série et l’auteure nous montre à merveille comment fonctionne la domesticité d’une telle maison, avec ses hiérarchies, ses jalousies et privilèges, etc. C’est la première fois que Laurence Peyrin s’essaie au roman historique et c’est vraiment une réussite !

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Maggie va secouer la domesticité de ce vénérable lieu et tenter de leur communiquer ses idées progressistes. Mais au-delà de ces thématiques sociales, Laurence Peyrin nous propose une magnifique histoire d’amour entre deux personnages qui n’auraient jamais du tomber amoureux l’un de l’autre : Maggie et sir John.

J’ai adoré le personnage de Maggie O’Neill, fille et petite-fille de suffragette. Une femme forte, indépendante, élevée dans les préceptes du féministe et qui se sent tiraillée entre ses désirs et la tradition féministe de sa famille. Tout au long du récit, elle essaie de s’inspirer de sa mère et de sa grand-mère dont les portraits trônent au-dessus de son lit et ne va jamais choisir la facilité.

Sir John Lyon-Thorpe n’est pas en reste. Obligé de régner en maitre sur le domaine, il n’attend qu’une chose : passer le relais à son fils ainé et regagner l’Afrique où il souhaite s’investir dans la cause animale.

Deux personnages en apparence pris au piège de leur destin et qui vont tout faire pour mener à bien leurs rêves. En dehors de ces deux personnages principaux, l’auteure nous propose une galerie de personnages secondaires très intéressants, notamment Kitty, la jeune femme de chambre qui rêve de trouver l’amour ou sir Albert Lyon-Thorpe, le grand-père de sir John, qui à la veille de mourir, ne cesse de penser à son grand amour Clemmie.

L’aile des vierges m’a littéralement conquise, j’ai adoré cette belle histoire qui m’a fait vibrer et émue aux larmes et je ne peux que vous conseiller les romans de Laurence Peyrin d’une manière générale et celui-ci en particulier !

Un grand merci aux éditions Calmann-Lévy pour ce coup de coeur !

18 commentaires sur “L’aile des vierges – Laurence Peyrin

  1. J’étais passée à côté mais je trouve le départ très original avec ce personnage atypique, et on peut dire que tu es convaincante ! Noté en haut de ma liste !

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