Littérature anglaise

Rebecca – Daphne du Maurier

Sur Manderley, superbe demeure de l’ouest de l’Angleterre, aux atours victoriens, planent l’angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se substituer à l’ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ?

« J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley…. », cette introduction nous entraîne dès ses premières lignes dans un univers de mystère et de fascination dont on ne peut pas s’en défaire avant le dernière page.

L’atmosphère délicieuse gothique et surannée, tellement britannique de Rebecca m’a happée dès les premières pages et c’est avec une certaine délectation que je me suis lancée dans cette lecture.

J’avais vu il y a fort longtemps le film d’Alfred Hitchcock, oppressant et dramatique, que j’avais beaucoup aimé, mais Hitchcock avait choisi une fin tout à fait autre que celle du roman, qui correspond parfaitement à son univers tout en suspens et sueurs froides.

Tout commence à Monte-Carlo pour la narratrice, elle est alors dame de compagnie d’une richissime américaine qui lui fait bien sentir la condition misérable dans laquelle elle est, et elle ne risque pas d’oublier sa situation puisque la si peu délicate, Mrs Van Hopper, ainsi que le personnel du palace monégasque se charge de le lui rappeler constamment. Pendant ce séjour, elle fait la connaissance de Maxim de Winter, un veuf inconsolable dont l’épouse a péri en mer, quelques mois plus tôt seulement. Il a 42 ans et, elle, 20 de moins. Qu’importe, elle tombe follement amoureuse, et à sa plus grande surprise, devient la seconde Mme de Winter. Après des noces express à Monaco, le couple file pour une lune de miel romantique à Venise. Ils sont heureux mais tout se gâte dès qu’ils rejoignent Manderley, la demeure à laquelle Maxim est profondément attaché.

La jeune femme ne se sent pas à la hauteur, ne trouve pas sa place et craint les domestiques, tout particulièrement MRs Danvers, qui a élevé Rebecca, et ne cache son mépris pour la toute nouvelle Mme de Winter, épousée après seulement 10 mois de veuvage.

Dès son arrivée à Manderley, Caroline se sent écrasée par le souvenir de l’épouse disparue. Elle souffre la comparaison avec Rebecca, si belle et si socialite, et qui a laissé son empreinte partout dans la demeure. Timide et inexpérimentée, elle lutte, en vain, contre le fantôme de la défunte, se persuade qu’elle n’est pas à la hauteur de son rang et que son mari regrette amèrement cette nouvelle union, elle le croit surtout inconsolable de la mort de Rebecca.

Et c’est là, qu’il lui fait une révélation qui va bouleverser la jeune femme et la faire mûrir d’un coup. Nous allons alors apprendre comment est vraiment morte Rebecca et qui elle était réellement. Entre faux-semblants, peur du scandale et commérages, la réalité de ce premier mariage est totalement inattendue.

Ce roman est une merveilleuse histoire d’amour et de suspens et un premier rendez-vous réussi avec Daphne du Maurier. Un livre à lire absolument !

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Lu dans le cadre des challenges La plume au féminin, Thursday Next Challenge et God save the livre

         

38 commentaires sur “Rebecca – Daphne du Maurier

  1. J’aime beaucoup Rebecca ! 😀 (Et Frenchman’s Creek, de la même auteure.) Cela dit, même en l’ayant découvert il y a de nombreuses années, lorsque j’étais ado, je l’avais trouvé beaucoup moins « gothique » et oppressant que je ne m’y attendais, finalement surtout romantique… ce qui n’était heureusement pas pour me déplaire… 🙂

    1. Coucou Jeanne,
      Pour moi c’est une grande première, je n’avais jamais lu Daphne du Maurier avant mais j’ai bien envie de lire aussi la crique du français. Il n’est pas oppressant en effet mais plutôt romantique, je suis bien d’accord avec toi, et il en a plus de charme 🙂

  2. Alors toi aussi tu as lu qu’elle s’appelle Caroline ?
    Je suis passée complètement à coté (du prénom) et je n’ai pas vu comment elle se prénommait pendant ma lecture. Par contre, pour le roman, j’avais adoré 🙂

    1. Coucou Estelle,
      Ce n’est dit qu’une seule fois dans le roman, ça m’a interpellé car ça m’intriguait que l’auteure ne mentionne jamais son prénom. J’ai adoré aussi 🙂

      1. J’ai toujours beaucoup de plaisir à relire les livres que j’ai adoré 😉 celui-ci mérite ta relecture j’en suis sûre

  3. J’adore ce roman! Je l’ai lu il y a très longtemps mais il m’a tellement marqué que je me souviens parfaitement de l’histoire (ce qui est assez rare chez moi je dois dire!). Cela n’empêche pas que je le relirais avec plaisir!

    1. C’est un livre marquant, un grand roman, je l’ai adoré aussi ! J’ai d’ailleurs très envie de poursuivre l’oeuvre de Daphne du Maurier car si ses autres romans sont aussi biens, ça promet de belles heures de lecture 🙂

  4. Ah, j’étais aussi passée à côté du prénom de la nouvelle épouse… Pour moi cette manière de ne (pratiquement) jamais la nommer soulignait bien que le personnage central de ce roman est Rebecca, et personne d’autre… même si elle est morte.

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